Depuis plusieurs années, le sport de quartier s’est développé et acquiert petit à petit ses lettres de noblesse. Répondant à un besoin, il favorisele développement social, améliore la convivialité des quartiers et touche des populations de plus en plus diversifiées. Le réseau « Sports de quartier »1 vientsoutenir ces initiatives en leur offrant un lieu d’échange d’information et d’expériences. Présentation de ce réseau qui élève le sport dequartier au rang de « mouvement sportif ».
Retraçant de manière synthétique l’historique qui a amené à la création du réseau, Hubert Roland, coordinateur de celui-ci, explique que lessports de quartier ont commencé à attirer l’attention il y a une dizaine d’années. Un mouvement spontané de sport de rue a pris de l’ampleurauprès d’un public jeune et a été ensuite relayé par des structures institutionnelles mais aussi commerciales. Parallèlement, on a vu l’émergencedu travail de rue assuré par des éducateurs et animateurs de rue. Observant le succès de campagnes de sports de rue d’un jour, des travailleurs de rue ont vouludépasser l’éphémère de celles-ci en développant les sports de quartier à plus long terme. À un autre niveau, le coordinateur du réseauconstate également que les fédérations sportives ont des difficultés à répondre aux attentes actuelles des jeunes par la structure qu’elles imposent,visant la sélection et la compétition. Les jeunes semblent davantage preneurs d’une pratique sportive non régentée. Selon le coordinateur, le sport de quartiertrouverait une niche entre la pratique du sport inscrite dans une fédération et le sport-loisir hors fédération. Avec le développement du sport de quartier,apparaissent des acteurs spécialisés, animateurs sociosportifs formés à la fois à l’approche sociale et à l’animation sportive. Progressivement,sur le terrain, une multitude d’intervenants, agissant dans des cadres différents2, ont développé une pratique de sport de quartier.
Projet lancé en 1999 sous l’impulsion de la Fondation Roi Baudouin, le réseau “Sports de quartier” a été fondé en asbl fin 99. Il abénéficié pendant deux ans de subventions de la FRB qui ont pris fin au terme de l’année 2001. Le relais a été assuré conjüintement par leministre des Affaires sociales et de la Santé de la Région wallonne, et de son homologue chargé de la Jeunesse et des Sports en Communauté française, quiinterviennent chacun à concurrence de 14.900 euros. La coordination du projet a été confiée par le CA de l’asbl, composé d’acteurs locaux et departenaires globaux, à l’entreprise privée « Robin Hood Development » à partir de laquelle Hubert Roland œuvre à la pérennisation du projet. Le soutienfinancier devrait être reconduit durant trois ans.
Au cœur du projet, l’accent est mis sur l’information, la communication et l’échange de savoir-faire entre les membres du réseau. Pour en faire partie, il suffitd’adhérer à sa charte3, rédigée par les membres eux-mêmes, qui constitue le plus petit commun dénominateur des adhérents. Le réseaucentralise l’information et la redistribue vers tous ses membres via le courriel et un bulletin de liaison bimensuel. Les membres sont réunis au sein de sept secteursgéographiques4, impliquant pas moins de 58 communes, et dont un représentant par secteur est présent au sein du conseil d’administration de l’association. Un desprincipes fondateurs est de développer un lieu de communication transversale, inscrit dans une logique participative et d’autonomisation du réseau, en soutenant notamment ladynamique des réseaux locaux. L’idée est aussi de développer des synergies entre différents projets de quartier au niveau tant national qu’international. Parailleurs, le coordinateur du réseau insiste sur le fait que l’approche touche un public toujours plus large. S’adressant au départ surtout à des jeunes garçonsissus de milieux urbains défavorisés, les sports de quartier visent maintenant aussi les filles, intègrent une dimension familiale et intergénérationnelle, et sedéveloppent également au sein des villages.
1 Réseau « Sports de quartier », centre Dansaert, rue d’Alost 7/B à 1000 Bruxelles – tél. : 02/213 36 90 – fax : 02/213 36 37 – courriel : rsq@skynet.be– site : http://www.rhb.be/rsq/
2 Services communaux des sports et de la jeunesse, PSI, AMO, maisons de quartiers et de jeunes, centres culturels, asbl diverses, tant dans le cadre de contrats de sécurité ou desociété que s’appuyant sur des Fipi, initiatives émanant des communes, des Régions ou des Communautés.
3 Pour accéder à la charte et à une série d’informations sur le réseau, nous conseillons vivement au lecteur d’aller surfer sur son site : http://www.rhb.be/rsq/
4 Tournai, Mons, Charleroi, Namur, Liège, Bruxelles et Brabant wallon.
eric
Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !
Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web.
Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus,
notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité,
et pour répondre à notre mission d'éducation permanente.
Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous !
Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)
Sur le même sujet
-
Petite enfance / Jeunesse
Handicap: des crèches «all inclusive»?
-
Environnement/territoire
Occuper et gentrifier
-
Culture
Jeunes et culture: désacraliser
pour mieux rapprocher -
Culture
Entre Bruxelles et la Wallonie, la quête aux subventions