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Utilisation rationnelle de l'énergie : les locataires des logements sociaux wallons preneurs

Lancé en septembre 2003 par la Société wallonne du logement, le projet « Habiter malin, charges en moins »1 vise à sensibiliser auxinvestissements « durables » dans huit cités sociales hennuyères.

07-10-2004 Alter Échos n° 172

Lancé en septembre 2003 par la Société wallonne du logement, le projet « Habiter malin, charges en moins »1 vise à sensibiliser auxinvestissements « durables » dans huit cités sociales hennuyères.

Cofinancé par l’Europe (Objectif 1-Phasing out) et la Région wallonne, le projet implique donc huit sites répartis sur sept SLSP (sociétés de logement deservice public). D’une part, il s’agit de réduire les charges des locataires sociaux en agissant sur les équipements : plus performants, bas consommateurs, àénergie solaire, installation d’appareils de contrôle des équipements et de mesure des consommations… D’autre part, le projet vise à sensibiliser leslocataires et les gérants à l’utilisation rationnelle de l’énergie (URE). « Le projet ne doit pas seulement servir à faire des économiesd’énergie, explique Marie-Thérèse Gaspart, qui vient de reprendre le projet, il doit aussi permettre de faire des économies de charges pour les locataires. Lesgérants de société de logement ont été quelque peu étonnés qu’une bonne partie des investissements soit destinée à la gestionindividuelle des consommations. »

Un des premiers travaux a été de rendre accessible les compteurs aux gens. Ils ont été dans les logements, malgré quelques craintes de gérants. Avant, cescompteurs se trouvaient dans des locaux inaccessibles aux locataires. Le temps de faire les comptes, la facture arrivait six à huit mois plus tard. Les gens n’avaient donc aucun moyen dedétecter une éventuelle surconsommation anormale. « C’est d’ailleurs intéressant de montrer aux locataires les différences de consommation avec uneveilleuse ou une chasse d’eau qui fuit, précise Christophe Barbieux, responsable des facilitateurs à l’UDE (utilisation durable de l’énergie). On travaille avecdes brochures sur différentes thématiques pour sensibiliser. » À ce sujet, Marie-Thérèse Gaspart souligne l’importance d’avoir une approchetrès visuelle en travaillant avec beaucoup d’illustrations et peu de textes.

Les locataires mordent à l’hameçon

Tous les chantiers ont démarré sur le terrain, à l’exception d’un seul qui connaît quelques ratés. Ils sont visitésrégulièrement. Les travaux concernent 209 logements. De leur côté, cinq facilitateurs à l’UDE se chargent de sensibiliser les 1.698 locataires2 deshuit sites, via des « guichets de l’énergie ». Plusieurs étapes ont présidé à ce processus. Christophe Barbieux : « D’abord, lesfacilitateurs ont suivi une formation. Puis, ils se sont installés au cœur de la cité pour en comprendre le fonctionnement. Troisièmement, ils ont rencontré leshabitants. Et enfin, ils ont trouvé des personnes-relais (trois-quatre par site) pour pouvoir passer la main quand le projet sera terminé. On a mis aussi des présentoirs dans lescités pour que les gens trouvent facilement l’info. En même temps, on est toujours prêts à discuter. Les facilitateurs sont très bien identifiés. Tousles trimestres, on relance la mécanique avec un nouveau sujet : les ampoules, le chauffage, l’électroménager… »

Beaucoup de gens s’adressent aux facilitateurs : les locataires – y compris à propos des primes à l’énergie –, les gérants dessociétés et aussi des extérieurs (amis de locataires…). La sensibilisation rencontre un certain succès, puisque 44 % des gens reviennent demander del’information. L’accent est mis également sur l’interaction. « On n’est pas là pour faire pour les gens, mais faire avec les gens », souligne notreinterlocuteur. Et de constater que les locataires sont nettement plus sensibles au développement durable qu’on le pense, qu’il s’agisse des poubelles, del’ozone…

Par rapport aux objectifs initiaux, le projet connaît quelques retards dans sa réalisation. Il se terminera à la fin 2005, au lieu de la fin 2004, comme prévuinitialement. Il faut dire, à sa décharge, que l’initiative est assez neuve. Il a fallu du temps pour l’implanter. Mais la SWL se basera ensuite sur les conclusions duprojet pour agir sur la qualité énergétique des bâtiments. Elle veillera aussi à conseiller les locataires dès qu’ils entrent dans les logementssociaux.

1. « Habiter malin, charges en moins ! », rue de l’Ecluse 21 à 6000 Charleroi – tél. : 071 20 02 32 –
courriel : mt.gaspart@swl.be

2. Certains sites étant plus petits que d’autres, la répartition des cinq facilitateurs se fait en fonction du nombre d’habitants.

Baudouin Massart

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