« Une raison de se lever le matin » est une expérience de réinsertion menée par la Boutique emploi de Bruxelles laïque1. Elle a vu le jour au milieu de l’année 1999et s’est clôturée à la fin de ce mois de janvier. Les lignes de bases de ce module de redynamisation sont les suivantes: réévaluation de ses proprescompétences et évaluation à travers le regard du groupe, négociation d’un projet collectif, action par la création de quelque chose de visible, concret.
Subsidiée par le Fonds social européen à concurrence d’environ 1,8 million FB, cette expérience part du constat qu’un certain nombre de gens qui arrivent à laBoutique emploi veulent trouver tout de suite un emploi. Or, chercher un emploi nécessite d’être conscient de ses compétences et de sa force de travail. Le public, multiculturel,sans emploi depuis souvent cinq ou six ans, manque une étape cruciale : celle du dépassement de son sentiment d’incompétence.
Concrètement, sur la durée de l’expérience, trois groupes ont vu le jour. Le projet « Une raison de se lever le martin » propose aux personnes intéressées de seretrouver deux matinées par semaine (de 9 h 30 à 12 h 30) pendant quatre mois. Le but des trois premières matinées est de créer au sein du groupe d’environ septpersonnes une ambiance favorisant l’échange et la créativité pour que se dégage un projet commun sur lequel travailler tout au long du module. Ces matinées,orchestrées par Eliane De Man, coordinatrice du projet et accompagnée pour l’occasion d’une psychologue, s’ouvrent par le partage d’un petit déjeuner convivial autour duquel letravail s’amorce.
Un carnet de bord accompagne également le groupe. Cet outil a au moins deux objectifs essentiels. D’une part, il permet aux participants de laisser une trace du parcours qu’ils ontréalisé depuis le début du module. D’autre part, le carnet de bord vise à faciliter l’intégration de nouveaux entrants dans le groupe en les informant sur le cheminparcouru.
Pour la coordinatrice, dans le processus, cette idée de trace laissée par les participants est essentielle pour que chacun puisse visualiser son cheminement et son évolution toutau long du projet. Dans cette optique, les projets favorisent la réalisation concrète des traces, de choses à montrer. Ces projets ont en effet l’avantage de renvoyer directementune image à la personne qui la réalise.
Le premier groupe avait choisi de s’orienter vers la photo, l’écriture et la peinture. Via ces expériences, les participants se sont (re)découverts à travers, par exemple,la réalisation d’un autoportrait. En fin de parcours, les participants ont exposé les œuvres réalisées qui mariaient à la fois photo, collage, écritureet peinture.
Le deuxième groupe est parti sur l’idée de la seconde vie des objets en Afrique. En collaboration avec une sculptrice, ils ont commencé par rassembler divers objets ne servantplus pour ensuite les travailler et les assembler. Progressivement, le travail s’est centré sur la réalisation d’objets en fil de fer. Une exposition a eu lieu en septembre 2000.
Enfin, le troisième groupe a décidé de s’orienter vers l’artisanat. Après avoir visité quelques ateliers d’artisans, une professionnelle a proposé derestaurer un appartement en apprenant au groupe les techniques de la patine, de la réalisation de faux vitraux, et d’autres techniques de décoration tant pour le mobilier que pourl’habitat. Le projet se clôturera par le vernissage de cet appartement hors du commun le 14 février, jour de la St-Valentin2. Une animation avec lecture de poèmes estprévue. Quant à l’avenir du module, la coordinatrice cherche activement de nouvelles sources de subventions pour prolonger l’expérience.
1 La Boutique emploi de Bruxelles laïque, rue de la Roue, 1 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 289 69 00, e-mail : e.deman@laicite.be, Contact : Éliane De Man.
2 Le vernissage aura lieu le 14 février à 17heures, rue de Savoie, 134 à Saint-Gilles.
Archives
""Une raison de se lever le matin", un marche-pied pour se remettre en projet (d'emploi)"
Alter Échos
29-01-2001
Alter Échos n° 90
Alter Échos
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