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Regard critique · Justice sociale

Un logement plus vert, donc plus social

L’heure est résolument au vert dans le logement social : la Région bruxelloise conclut un contrat de gestion « vert.social » avec le secteur, tandis que laRégion wallonne clôture bientôt son appel à projet « habitat durable ».

03-09-2010 Alter Échos n° 300

L’heure est résolument au vert dans le logement social : la Région bruxelloise conclut un contrat de gestion « vert.social » avec le secteur, tandis que la Régionwallonne clôture bientôt son appel à projet « habitat durable ».

Ce 31 août, Christos Doulkeridis (Écolo)1, secrétaire d’État bruxellois au Logement, présentait le nouveau contrat de gestion passé entre laRégion et la SLRB (Société de logement de la Région de Bruxelles-Capitale). Un contrat « vert.social », a-t-il insisté. En plus de mettrel’accent sur la bonne gouvernance et une meilleure action sociale, ce contrat de gestion souhaite accélérer les investissements face aux défis sociaux et environnementaux. End’autres termes, il s’agit de répondre à la demande en logements sociaux tenant compte de l’environnement.

Il ne s’agit pas seulement de mesures environnementales s’empresse de préciser le ministre : « Il faut arrêter de faire croire que les initiatives vertes sontuniquement un jouet pour les bobos ! Ce genre d’initiatives fortes rencontre parfaitement les attentes des locataires sociaux qui peuvent ainsi voir leur consommation énergétiquebaisser. » Comment ? En recourant à des mesures comme l’introduction de normes passives pour les nouvelles constructions et « basse énergie » pour lesrénovations lourdes. Il rappelle qu’aujourd’hui « des locataires paient plus de charges que de loyer ». Pour le ministre, il s’agit aussi de favoriserl’implémentation de systèmes de cogénération d’électricité et de chaleur. Des expériences pilotes sont d’ailleurs déjà menées auniveau local. Il suffit d’évoquer l’installation d’une centrale de cogénération dans le projet « Stockel », un vaste chantier de cent logements en cours de réalisationà Woluwe-Saint-Lambert et menée par la SISP L’Habitation moderne. À cela, s’ajoutent des mesures tel le développement des énergies renouvelables. Bien entendu, ilfaudra assurer l’accompagnement des locataires vers une utilisation rationnelle de l’énergie et leur apprendre à se comporter différemment dans des logements aux normespassives.

Au-delà de l’aspect purement énergétique, le ministre souhaite aussi qu’il soit tenu compte de l’impact des nouvelles constructions sur la biodiversité, qu’il y ait unegestion adaptée des abords des logements et que soient développés des jardins et potagers collectifs. Parmi les autres mesures « vertes », le contrat degestion devrait prévoir la réduction de production des déchets (espaces pour le compostage et le recyclage) et la valorisation de la mobilité active (prise en compte de ladesserte de nouveaux sites dans l’élaboration du Plan de transport de la Stib, locaux pour vélos).

Appel wallon à habitat durable

On notera qu’on retrouve – faut-il s’en étonner ? – ces mêmes préoccupations en Région wallonne. Début juillet, le cabinet de Jean-Marc Nollet(Écolo)2, ministre en charge du Logement, de l’Énergie et du Développement durable, a lancé un appel à projet « Habitat durable »(deux millions d’euros pour dix projets). L’appel vise à soutenir « les démarches innovantes de création de logements individuels ou collectifs et quidémontrent des qualités sociales et environnementales non encore exploitées au sein de la Région ». Il s’adresse non seulement aux sociétés delogement de service public (SLSP), mais aussi aux pouvoirs locaux et aux organismes à finalité sociale de logement, à savoir les AIS (agences immobilières sociales), lesAPL (associations de promotion du logement) et les RDQ (régies de quartier).

L’appel à projet contient trois volets qui devront obligatoirement être intégrés. Le premier met l’accent sur « un logement décent, à prix abordableet durable pour tous », soit un logement adapté à ses occupants et favorisant leur intégration (habitat solidaire, habitat kangourou, auto-construction, etc.). Ledeuxième porte sur une localisation et une performance énergétique respectueuses d’un logement durable. Enfin, l’implication des habitants constitue le troisièmevolet de cet appel à projet.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, peu de projets ont été rentrés. Mais, au cabinet de Jean-Marc Nollet, on s’attend à recevoir le plus grosà la date de clôture de l’appel à projet, soit le 15 septembre. La sélection des lauréats devrait être finalisée pour le 15 octobre.

1. Cabinet de Christos Doulkeridis :
– adresse : bd du Régent 21-23, à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 506 33 11
– courriel : info@doulkeridis.irisnet.be
– site : www.doulkeridis.be
2. Cabinet de Jean-Marc Nollet :
– adresse : place des Célestines, 1 à 5000 Namur
– tél. : 081 32 17 11
– site : http://gouvernement.wallonie.be/2-millions-pour-des-projets-d-habitat-plus-durable

Baudouin Massart

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