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Regard critique · Justice sociale

Un congé-formation à l’échelle européenne, on en parle depuis longtemps mais le projet est jusqu’à présent resté lettre morte faute de pouvoirharmoniser les différentes législations. Un programme, financé par «Socrates-Education des adultes», a pourtant essayé de savoir dans quelle mesure lecongé-formation peut constituer une stratégie pour l’accès à la formation tout au long de la vie. La première phase du projet a permis de réaliser unerecherche sur la situation du congé-formation réunissant des partenaires belge (le Cesep 1), allemand (Arbeit und Leben), français (Culture et liberté) et italien (CESOS).Les résultats ont été diffusés sous la forme d’une publication et d’un CD-rom 2 et débattus lors d’un séminaire européen organisé àBruxelles les 21 et 22 février derniers. Parmi les grandes lignes de l’étude, il apparaît très clairement que les pays membres de l’Union européenne, affichent dessituations très contrastées en termes de législation et de pratiques de formation. S’ajoute à cela la grande variété des origines sociales et culturelles quise reflète dans les réglementations :
> En Allemagne, l’idée d’un congé de formation indique essentiellement l’intention de renforcer la formation socio-politique dans le domaine extrascolaire.
> En Italie, les «150 heures» attribuées marquent de manière accrue la volonté d’atténuer les inégalités face à la formation,grâce au rattrapage des diplômes scolaires.
> En Belgique et en France, le congé de formation a été pensé, dès le départ, avant tout comme instrument d’élévation du niveau dequalification des salariés.
Aujourd’hui, les résultats de l’étude montrent un certain rapprochement des pays, dans la mesure où partout le domaine économique tend à s’imposer dansl’organisation de la formation permanente en général et du congé-formation en particulier. Selon Alex Burlet, coordinateur de la recherche belge pour le Cesep, «il esturgent d’empêcher que les exigences de qualifications professionnelles des entreprises ne devienne l’unique vecteur de la formation permanente et de l’apprentissage tout au long de lavie». Un message relayé notamment par les syndicats européens lors du séminaire. Ceux-ci ont également reproché à la Commission de ne pas faire ducongé-formation une des priorités de son programme politique. Des propositions ont été avancées comme celle de pouvoir considérer le congé-formationau même titre que les congés payés avec la liberté pour le travailleur de choisir la formation désirée, ce qui se rapprocherait plus d’une missiond’éducation permanente. D’autres ont suggéré de revenir à la convention 140 de l’Organisation internationale du travail (OIT), datant de 1974, qui définitclairement le congé-formation comme un droit du salarié à la formation permanente.
1 Centre socialiste d’éducation permanente, rue de Namur, 117 à 1400 Nivelles, tél. : 067 21 94 68, fax : 067 21 00 97, contact : Alex Burlet.
2 Le CD-rom et la brochure peuvent être obtenus auprès du Cesep, tél. : 067 21 94 68.

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