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Un colloque pour sauver le logement

Le logement est en crise. L’information n’est pas neuve. Par contre, que les acteurs hennuyers du secteur se rassemblent pour dégager des pistes de solution en lamatière, voilà qui est nouveau. Le 28 juin dernier se tenait à La Louvière un colloque mis sur pied à l’initiative de l’asbl bruxelloise Espacecitoyen1. Le thème, la rénovation des centres-villes en Wallonie et à Bruxelles s’inscrit dans le contexte plus large de l’augmentation des prix, lesdifficultés qu’éprouvent les ménages à contracter un prêt, parallèlement à la difficulté du logement social de répondre àune demande sans cesse croissante2. Dans les centres urbains s’ajoute la multiplication des bâtiments laissés à l’abandon, voire des garnis.

29-08-2004 Alter Échos n° 169

Le logement est en crise. L’information n’est pas neuve. Par contre, que les acteurs hennuyers du secteur se rassemblent pour dégager des pistes de solution en lamatière, voilà qui est nouveau. Le 28 juin dernier se tenait à La Louvière un colloque mis sur pied à l’initiative de l’asbl bruxelloise Espacecitoyen1. Le thème, la rénovation des centres-villes en Wallonie et à Bruxelles s’inscrit dans le contexte plus large de l’augmentation des prix, lesdifficultés qu’éprouvent les ménages à contracter un prêt, parallèlement à la difficulté du logement social de répondre àune demande sans cesse croissante2. Dans les centres urbains s’ajoute la multiplication des bâtiments laissés à l’abandon, voire des garnis.

« L’appauvrissement d’une frange croissante de la population tant en Wallonie qu’à Bruxelles amène les CPAS à être submergés par lademande sociale, notamment en matière d’hébergement. Les structures locales ne sont plus à même de répondre à la demande sous-régionale. Parailleurs, les recensements en cours, opérés par les communes indiquent qu’une masse de logements ou de bâtiments privés sont vides, inoccupés. On parle ici endizaines de milliers de logements potentiels disponibles… Les exemples sont légion à Charleroi, dans le Centre, le Borinage, la région liégeoise, àBruxelles, où l’on annonce 15.000 logements vides », lance Pierre Beauvois. L’économiste, président de la fédération du Parti communiste duCentre, et coordinateur de l’Espace citoyen, défend depuis longtemps une politique du logement plus accessible : « Une étude du parc locatif menée il y a 25 ans, adémontré que la moyenne d’âge des logements est de 75 ans, 25 % desquels sont insalubres. Le moratoire sur la construction sociale, mis en place dans les années 80n’a rien arrangé. »

Partenariat public-privé : la solution ?

La réflexion collective menée à La Louvière a également mis le doigt sur la prolifération de grandes propriétés à lapériphérie des villes : « Cela coûte à la collectivité une petite fortune. Les terrains disponibles se font plus rares et leur prix a triplé en 20 ans,sans compter la hausse des coûts indirects que cela provoque, insiste Jean Malfroid, président du Foyer familial de Morlanwelz. Dans le même temps, les centres-villes sepaupérisent et le sentiment d’insécurité augmente ». Ils ne sont pas loin de voir dans le milliard d’euros dégagé par la Région, un leurre,si la construction ne s’accentue pas.

« J’ai la conviction qu’il y a un réel besoin de revalorisation des centres urbains, précise Francis Carnoy, secrétaire général de laConfédération de la construction wallonne. Et cela, tant dans l’habitat public que dans l’habitat privé. Il faut réinvestir dans les villes pourrépondre à la hausse de la demande. Le secteur de la construction est preneur de ce genre de projets, qui peut créer 16 emplois directs ou indirects par million d’eurosinvesti. Cinquante mille logements représentent des milliers d’emplois en Région wallonne sur une base annuelle pendant plusieurs années. Mais pour cela, il faut mener enprofondeur une réflexion sur les outils juridiques, fiscaux, financiers pour mettre en œuvre ce programme. »

Les partenariats publics et privés, avec application de clauses sociales semblent attirer les entrepreneurs comme les banques. « C’est un phénomène trèsconnu au niveau international, mais qui reste timide en Belgique. Il faut créer une cellule d’expertise régionale pour professionnaliser le système et aborder des projetsde très grande ampleur », ajoute Francis Carnoy. Nicolas Lemaître, analyste de crédit à la banque Ethias, estime lui aussi qu’il faut « créer desprojets globaux novateurs et donner aux investisseurs les moyens d’apporter suffisamment de fonds pour lancer un projet ».

Quant au syndicat des locataires, celui-ci demande un blocage temporaire des baux et loyers et la mise en place d’une allocation de loyer afin de couvrir la différence entre le prixdemandé et le coût réel supportable par le locataire. « Il faut que les nouveaux responsables régionaux progressistes, mettent la pression sur les ministresfédéraux… », précise José Garcia, secrétaire du syndicat.

Deux autres colloques sont programmés en septembre à Bruxelles et à Liège.

1. Asbl Espace Citoyen, rue du Midi 162 à 1000 Bruxelles – tél. : 02 503.35.80 – fax : 02 511 34 96.
2. On a dénombré plus de 4.000 demandes insatisfaites au Foyer louviérois.

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