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Regard critique · Justice sociale

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"Tutorat article 61 : un bilan positif du CPAS de Liège"

24-07-2000 Alter Échos n° 79

Le CPAS de Liège1 applique depuis deux ans le contrat « tutorat article 61 ». Favorisant la mise au travail par le CPAS de personnes bénéficiant du minimex, ce type de contratpermet d’obtenir un subside fédéral de 10.000 francs par contrat et par mois pendant 12 mois. Le tutorat est réservé aux conventions de partenariatsnégociées par le CPAS avec une entreprise privée.
À Liège, « et nous sommes peut-être les seuls, souligne Nathalie Simon, adjointe à la direction, le CPAS a décidé d’accorder 5.000 frs à l’employeurafin de stimuler sa responsabilité en tant que tuteur. L’autre moitié sert à l’engagement d’un assistant social, appelé tuteur, dont la mission est de garantir le bonfonctionnement du tutorat au sein même de l’entreprise et d’intervenir rapidement en cas de problème. Servant de relais au monde patronal, il favorise la médiation : Lesprospecteurs d’entreprise sont proches des patrons alors que les tuteurs le sont des personnes minimexées. Confronter les points de vue permet une meilleure vision de la réalitéet du type de médiation à adopter. L’unique objectif étant toujours de sauver des emplois. »
En 1998, 86 personnes étaient engagées dans le cadre d’un contrat article 61 et la moyenne était de 90 en 1999. Les chiffres de juin 2000 font état de 58 engagements dont77% sont des contrats à durée indéterminée et 70% des temps plein. Les secteurs sont aussi divers que les maisons de repos (17%), l’Horeca (17%),l’électricité et le bâtiment (15%), les hôpitaux et les soins à domicile (6%), la vente (6%), l’entreprise de nettoyage (5%)… Autre résultat encourageant: 84% des personnes minimexées ont trouvé seules leur travail. Dans ce cas, si elles font la démarche de prévenir le service d’insertion du CPAS (Réinser), cedernier propose le tutorat et des incitants supplémentaires au patron. Nathalie Simon se félicite du travail effectué par Réinser. « Notre public a peu de diplômes etpeu d’expérience professionnelle. Les échecs sont nombreux. Les assistants sociaux établissent un suivi permanent, ils analysent les causes de l’échec et orientent lespersonnes vers des formations complémentaires. »
Les entreprises ont dans l’ensemble bien réagi au projet. Les proximités géographique et relationnelle – ce sont principalement des petites PME – ont aidéà faire tomber les tabous liés à la pauvreté. « D’abord attirées par la prime, elles se sont montrées rapidement intéressées par lesqualités du travailleur et la progression de sa formation. Pour cette raison, beaucoup ont vu leur contrat prolongé. C’est le véritable objectif : retrouver un emploi stable. Ily a des échecs mais la réalité du secteur privé est brutale et son niveau d’exigence est important. En plus, les emplois sont ingrats et les travailleurs gagnent souventà peine plus que le minimex. »
1 CPAS de Liège, service Réinser, Nathalie Simon, pl. St-Jacques 13 à 4000 Liège, tél. : 04 220 59 25, fax : 04 220 06 01.

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