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""Théâtre en animation 2", le monde du spectacle forme à l'animation"

07-05-2001 Alter Échos n° 97

Depuis plusieurs années, on peut relever une accentuation du mouvement de rencontre du milieu artistique avec des publics particuliers, dont celui du milieu scolaire, en vue del’initier à son art et éveiller ses sens en la matière. Le Centre international de formation en arts du spectacle (CIFAS)1, à travers ses formations destinéesà des professionnels du monde du spectacle, propose un stage visant à former des comédiens à l’animation en milieu scolaire.
Fondé en 1983, le CIFAS, subsidié par la Cocof, consacre environ un cinquième de son temps à la formation des artistes à l’animation en milieu scolaire.Actuellement, deux activités sont menées en parallèle. Outre la formation intitulée « Théâtre en animation », qui en est à sa deuxièmeédition, le centre organise un tournoi théâtral en milieu scolaire, qui en est à sa neuvième édition et dont nous ne parlerons pas ici.
« Théâtre en animation » vise à « développer une réflexion nouvelle sur l’animation théâtrale en milieu scolaire », affirment les responsables. Ilspoursuivent en disant que l’école, « reflet de notre société actuelle et creuset de celle de demain, présente des aspects et des profils socio-économiquestrès variables d’un établissement à l’autre. Face à des réalités très diverses, le théâtre peut apporter des outilsspécifiques, et fournir de nouvelles pistes de réponses aux questions des jeunes et des enseignants. » Outre l’objectif essentiel de cerner la place et la particularité del’animateur et de trouver des formes d’animation scolaire plus adéquates à l’environnement actuel, l’approche consiste à apporter une certaine vision dumonde aux jeunes par le jeu théâtral, à démystifier et à donner le goût aux jeunes d’aller au théâtre ainsi que de les sensibiliser àce qui fait l’essence du théâtre : l’acteur, le jeu, l’interrelation, l’écoute et la concertation. Le tout, en laissant une place à uneréflexion et au débat sur le thème de la pièce.
La première expérience de « Théâtre en animation » a débuté en 97 et s’est étalée sur trois ans. Après une première phase deréflexion et d’expérimentation en groupe, les comédiens/animateurs se sont rendus par groupe de deux dans une vingtaine d’écoles de la Régionbruxelloise pour mettre en pratique in situ la formation reçue. Afin de faciliter l’itinérance de la pièce dans différents établissements, le décor estminimaliste et implique un jeu d’acteur spécifique dans un théâtre dépouillé et de proximité. Le public cible était le secondairesupérieur et était constitué de groupes d’une centaine d’élèves, soit plus ou moins trois classes. Au niveau de la planification horaire, ce typed’activité nécessite plus ou moins trois heures. Après une demi-heureýde présentation de la pièce, le spectacle est joué par lescomédiens/animateurs pendant une petite heure. Enfin, la représentation est suivie d’une discussion/débat publique. Après la phase de mise en pratique, le metteur enscène a choisi trois comédiens/animateurs parmi la quinzaine de participants à la formation qui combinaient le mieux les deux qualités requises. L’activité acompté pas moins de 140 représentations en fin de saison. Lors de cette première expérience, le choix du texte, « Un pour la route » de Harold Pinter, permettait detravailler sur le thème de la violence et du totalitarisme. À la suite de ces représentations, les écoles rencontrées ont eu l’occasion de prolongerl’expérience en élaborant leur propre projet théâtral au sein de l’école en s’inspirant de la pièce jouée. Pour les aider, ilsétaient assistés par de jeunes auteurs belges et comédiens-metteurs en scène. Chacune des écoles a pu présenter sa production au cours d’unfestival.
« Théâtre en animation 2 », fort de la réussite du premier projet, a été lancé en février 2001 sur le même principe. À la fin du mois demars avait lieu la mise en pratique en milieu scolaire. Après la sélection des deux ou trois comédiens animateurs sur les 24 participants à la formation, le spectacle seraproduit et tournera dès novembre 2001 dans différentes écoles de la Région bruxelloise. Le thème évoqué par la pièce, « La Complainte de MariaParda » de Gil Vicente, renvoie, quant à elle, à la question du manque.
1 CIFAS, rue de Flandre 46 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 502 54 27, fax : 02 502 58 87, e-mail : cifas@swing.be, Contact : Yves André (coordinateur).

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