L’idée émane d’un groupe de femmes domiciliées dans les immeubles à appartements de la Cité Jardin de Saint-Vaast. Face à l’ennui qui les taraude auquotidien, et faute de ne disposer d’aucun espace vert en altitude, elles se sont mises en quête, voici quelques temps, de la possibilité d’obtenir quelques parcelles de terrescultivables, dans un terrain adjacent à la cité. Elles découvrent ainsi que les terrains agricoles qu’elles convoitent, en gestion chez un fermier houdinois, appartiennentà la ville de La Louvière.
Après quelques discussions avec les autorités de la ville, une convention est établie avec l’agriculteur qui accepte de leur céder 10 ares. Partagées en dix partségales et distribuées à la population locale demandeuse, les parcelles seront chaulées, agrémentées d’arbres fruitiers, d’arbustes et bordées dequelques plantes de tournesol.
La gestion des 10 ares a été confiée aux bons soins de l’asbl « Coins de terre » qui fournit aux apprentis jardiniers les semences nécessaires moyennant une petite somme de300 F maximum par année. Dans quelques mois, les parcelles disposeront de leurs propres abris de jardins, réalisés par l’atelier menuiserie du Forem.
Kiwis, vignes, haricots, fèves, herbes à mouton, courgettes, aubergines, carottes, radis, pain de sucre, tomates, pommes de terre… Chacun paraît avoir trouvé »légume à son pied » et profiter pleinement de ces quelques arpents. Mais si la magie s’opère, c’est avant tout, au niveau des relations humaines. Cette opération dejardinage a non seulement permis de réunir une population multiculturelle (turque, zaïroise, croate, belge), mais également de rallier tous les âges. Michaël, 14 ans etMélanie, 12 ans, disposent eux aussi de leur petit lopin.
Claire Secco, animatrice au Plan social intégré 1 confie : « Cette opération de jardinage a introduit à la cité des notions importantes telles que leséchanges intergénérationnels, la solidarité, la générosité, un respect pour le travail de l’autre ».
À tel point que les demandes ne cessent d’affluer parmi les occupants des immeubles voisins. Le succès du projet – qui s’intègre par ailleurs dans le cadre d’une opérationplus vaste développée par le Plan social intégré de La Louvière et intitulée « Cité jardin, cité fleurie »- pourrait amener la signature d’uneseconde convention pour dix ares supplémentaires avec l’agriculteur. Enfin, la spirale du succès a conduit le Service environnement 2 à mettre sur pied une formation de guidescomposteurs ou « éducomposteurs ». Cette formation gratuite (théorie et pratique) sera organisée en 8 séances à l’attention de toutes les personnes « désireusesd’aider et d’informer leurs concitoyens au compostage individuel et à l’éco-consommation ». Une soirée d’information aura lieu le 5 septembre à 19 h à l’hôtelde ville de La Louvière.
1 Plan Social Intégré de la ville de La Louvière, Olivier Romain, chef de projet, tél. : 064 22 85 71. Claire Secco, Eugenio Marra, Fanny Galand, animateurs Plan SocialIntégré, GSM : 0495 27 08 96.
2 Service environnement de la Ville de la Louvière, Marc Jacmain, échevin, Silvana Russo, Conseillère en Environnement de la ville de La Louvière, tél. : 064 26 4240.
Archives
"Saint-Vaast : le jardinage comme outil de resocialisation"
Alter Échos
28-08-2000
Alter Échos n° 80
Alter Échos
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