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Regard critique · Justice sociale

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""Moi quoi demain ? Ca commence aujourd'hui" : un module de sensiibilisation à la vie active pour les"

08-10-2001 Alter Échos n° 106

Cette année, l’ensemble des écoles de la Région bruxelloise pourra bénéficier des « modules de sensibilisation à la vie active » lancés voici plus detrois ans par la mission locale de Forest1. « La mission locale organise depuis 1992 des stages de détermination socioprofessionnelle pour des jeunes de 18 à 25 ans », expliquent MyriemAmrani et Herold Descamps, les deux travailleurs sociaux qui pilotent le projet. « Les jeunes rencontrés à cette occasion ont déjà pas mal galéré, fauted’avoir défini un projet à la fin de leurs études; ce qui a incité la mission à agir en amont. »
Le projet, également baptisé Jeep (« Jeunes École Emplois Tout un Programme! »), s’est concrétisé sous sa première forme, à partir de janvier 98, danstrois écoles forestoises. « Au terme de l’année, nous avons dû constater que la réalité scolaire – tout un système de codes, une hiérarchieinstitutionnelle, une organisation du temps (comme les sonneries) – posait des problèmes de communication, explique Herold Descamps. À partir de septembre de cetteannée-là, nous avons testé plusieurs formules mais cette fois dans un espace plus neutre : la Mission locale. »
Outre les deux heures/semaine affectées par le décret « Missions », au troisième degré du secondaire, à « la maturation par les jeunes de leurs choix professionnels etdes choix d’études qui en résultent », une autre opportunité a permis de lancer un projet pilote : le programme européen « Youthstart », destiné à soutenir unemeilleure insertion des jeunes de moins de vingt ans et à expérimenter de nouvelles pistes en ce domaine. Grâce à ce programme, la Mission a donc, pendant deux ans,expérimenté un projet qui se décline en trois modules (de 20 heures, réparties selon des formules négociables avec l’établissement) :
> un module général destiné à mettre en place le cadre méthodologique (dynamique de groupe, initiation à la communication) et certains concepts;
> « le monde du travail » : le contrat de travail, la sécu, le chômage… abordés au travers de méthodes actives »;
> et la mise en œuvre d’une stratégie de recherche d’études ou d’emploi (CV, entretien)…
Sans être en mesure de se prononcer sur l’impact que le dispositif pourrait avoir sur l’orientation des jeunes, le dossier pédagogique réalisé par les deux intervenantssociaux (en collaboration avec Jamila Mourabit) tire les conclusions de cette expérience à partir des 270 évaluations réalisées par les jeunes à la fin dechaque séance, mais aussi des évaluations émanant des enseignants (qui sont invités à participer aux modules au même titre que leurs élèves).Discutées en groupes, ces évaluations montrent que les jeunes nourrissent « une vision tronquée du monde du travail », basée sur la distinction entre « les gagnants et lesloosers », invitant à la « débrouille ». Une perception « erronée » qui va jusqu’à leur interdire la mise en projet : « À quoi ça sert de rêver? De toutefaçon ça fait mal! » À la fin du programme, ils ont cependant intégré la nécessité de se positionner personnellement (et non en termes degénéralisations vagues), la différence entre expression et communication, l’importance de la forme… Les enseignants, quant à eux, découvrent des jeunesdifférents de l’image que le cadre scolaire en donne, des jeunes « d’une grande maturité » (la plupart occupent déjà un emploi parallèlement aux études); cequi modifie la dynamique en classe, voire dans l’école… « À partir de la deuxième année, ajoute Myriem Amrani, nous avons mis en place un groupe‘Synergie’ regroupant intervenants scolaires et du monde de l’insertion socioprofessionnelle afin de renforcer nos liens. » « Cela nous a notamment amenés à souhaiterélargir notre collaboration au monde de l’entreprise, à travers la problématique des stages. »
Soutenue par le ministre Hazette et l’Orbem, la mission prépare actuellement l’élargissement – prévu à partir de novembre – de ce travail aux écoles etenseignants qui le souhaiteraient (l’initiative se déroulant toujours sur une base volontaire) en formant les travailleurs des autres missions locales bruxelloises.
1 Mission locale de Forest, boulevard de la IIe Armée britannique, 29 à 1190 Bruxelles – tél. : 02 349 82 10 – fax : 02 349 82 29.

Donat Carlier

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