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"Luxembourg : la nouvelle stratégie de l'Union européenne en matière d'emploi"

01-12-1997

Lors du Conseil européen extraordinaire sur l’emploi qui s’est tenu les 20 et 21 novembre derniers à Luxembourg, les Quinze chefs d’état et de gouvernement ont adoptéune «approche nouvelle» sur la question de l’emploi et de la lutte contre le chômage (pour rappel, le chômage touche quelque 18 millions de personnes dans l’Union). Cette«approche nouvelle» concerne principalement l’adoption de «lignes directrices» pour l’emploi, dont l’esprit se rapproche des critères de convergencemacro-économiques adoptés lors du Sommet de Maastricht (1991). L’idée est de coordonner les politiques menées par les états membres en matière d’emploi.Selon le texte final adopté par les Quinze, «cette coordination se fera sur la base d’orientations communes portant à la fois sur les objectifs et les moyens – les “lignesdirectrices pour l’emploi” – qui s’inspirent directement de l’expérience acquise dans la surveillance multilatérale des politiques économiques, avec le succès quel’on sait pour la convergence. Il s’agit, tout en respectant les différences qui existent entre les deux domaines et entre les situations de chaque état membre, de créer, pourl’emploi, comme pour la politique économique, la même volonté de convergence vers des objectifs décidés en commun, vérifiables et régulièrementmis à jour»1. La mise en application de ces lignes directrices aura lieu dès 1998. Il s’agit dès lors d’une anticipation des dispositions prévues dans letraité d’Amsterdam (art. 109Q, futur article 128), traité non encore ratifié et donc non encore entré en vigueur.
La nouvelle stratégie européenne pour l’emploi se base également sur la poursuite de la coordination des politiques macro-économiques – assainissement des financespubliques, modération salariale, réformes structurelles – et la «mobilisation plus systématique et plus volontaire que par le passé» de l’ensemble despolitiques de l’Union au service de l’emploi (politique de concurrence, de recherche et de développement technologique, fiscalité, actions des fonds structurels, réseauxtranseuropéens et société de l’information). Un plan d’action spécial qui s’étendra jusqu’en l’an 2000 a été présenté par la Banqueeuropéenne d’investissement (BEI). Ce plan concerne le financement de PME, le développement de nouveaux financements dans les domaines de l’éducation, de la santé, del’environnement urbain et de la protection de l’environnement, et enfin, de financements en faveur de réseaux transeuropéens. Selon certaines estimations, les nouveaux prêts de laBEI pourraient atteindre un montant de 10 milliards d’écus (environ 400 milliards de francs) de nature à favoriser un investissement total de plus de 30 milliards d’écus (1.200milliards de francs).
On notera en revanche que le Sommet européen n’a fait qu’effleurer les questions fiscales (harmonisation, lutte contre la concurrence fiscale dommageable, …), pourtantgénéralement considérées comme centrales dans le cadre de la lutte contre le chômage.
1 Conseil européen extraordinaire sur l’emploi, Luxembourg, 20/21 novembre 1997, “Conclusions de la Présidence” (SN 300/97).

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