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Regard critique · Justice sociale

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"Limite Limite : trois ans de présence et d'actions schaerbeekoises"

29-04-2002 Alter Échos n° 119

En février 2002, la structure Limite-Limite1 a déposé ses statuts d’asbl au Moniteur belge. À l’origine, le projet «Limite Limite» visait àréaliser une tour en bois et en matériaux plastiques transparents sur un coin de rue non bâti dans un des quartiers populaires qui entourent la gare du Nord à Bruxelles.Les trois objectifs initiaux étaient d’éliminer un dépôt d’immondices clandestin, de stimuler la communication entre les étudiants et les habitants du quartieret d’attirer l’attention des politiques sur le quartier. Concrètement, le dépôt n’existe plus et des contacts se sont noués entre étudiants et habitants, à lasuite des actions menées par les porteurs du projet Limite Limite.
«Deux contrats de quartier (« Brabant-Verte », à Schaerbeek, et « Verte », à Saint-Josse) sont venus ensuite, observe Jim Segers, un des initiateurs du projet, mais cela ne veut pasdire pour autant qu’on les a suscités. Néanmoins, la proximité de ces deux contrats fait que le quartier est perçu comme une entité».
Dans le cadre du contrat de quartier «Brabant-Verte», la structure de Limite Limite est intervenue au niveau de la participation des habitants dans le cadre de la CLDI (Commission localede développement intégré). Par la suite, la Fondation roi Baudouin a organisé un forum, ce qui a permis de mettre les gens autour de la table (représentants descommunes, habitants, écoles, etc.). Enfin, dans le contexte des élections communales, la plate-forme a attiré l’attention sur le quartier.
Un partenariat commerçants, habitants et étudiants
Pour les initiateurs de la tour, il y avait un besoin d’approfondir la dynamique lancée, d’où la création de la structure Limite Limite. Il a étédécidé d’exploiter trois grands atouts : la rue de Brabant, les écoles et les habitants. Au départ, la communication était inexistante entre les habitants etles étudiants. Chacun vivait dans son monde. Aussi, pour améliorer la communication dans le quartier, Limite Limite a veillé à améliorer la communication verschaque acteur. Concrètement, la structure est gérée par une coordinatrice qui travaille avec trois personnes-clés. Chacune représentant un groupe : lescommerçants, les habitants et les étudiants. Le travail en équipe est privilégié et le réseau reste ouvert. Cela a pris près d’un an et demi pour lemettre en place. Chaque personne-clé relaie les demandes de son groupe. Par exemple, les habitants souhaitent apprendre le néerlandais pour trouver du travail, mais les cours du soircoûtent cher. Étant donné que l’école Vlekho a des labos de langues, un système a été mis en place : les cours de langues sont donnés pardes étudiants en fin de cycle. Un certificat est même délivré par l’école aux habitants et aux commerçants.
Par ailleurs, le fait d’avoir étoffé l’équipe favorise la disponibilité par rapport aux gens, aux écoles. Les associations locales commencent àcomprendre le projet «Limite Limite» : ainsi, chaque mois, un déjeuner est organisé dans la tour par une asbl différente ; l’APAJI-AMO commence parfois le coursdans la tour avec un petit déjeuner, etc.
«L’école Sint-Lukas a aussi décidé de visibiliser le quartier, explique Natasha Kayle, la coordinatrice. Dans ce cadre, elle a envoyé des étudiants àla rencontre des habitants pour trouver une identité au quartier. Ils ont été bien accueillis, car les habitants étaient contents de voir des étudiantss’intéresser à ce qu’ils font. En juin 2002, les habitants vont pouvoir choisir lequel des trois projets va être réalisé sur le toit de l’école comme symboleidentitaire du quartier. Le 1er juin, il y aura une fête de quartier avec la présentation des trois projets, avec une journée ‘portes ouvertes’ à Sint-Lukas. Pendant toutle mois de juin, on va aller dans différentes asbl pour présenter les projets aux habitants.» Une fois ce choix effectué, Limite Limite cherchera parmi les acteurs celuiqui serait susceptible de réaliser ce projet.
1 Limite Limite, rue Dupont 27 à 1030 Bruxelles, tél. : 02 219 22 27.

Baudouin Massart

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