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Les groupes d'entraide d'étudiants dans les écoles sociales et pédagogiques à Charleroi

Dans le cadre d’un récent colloque qui présentait les groupes d’entraide en Région wallonne – ces groupes qui rassemblent des citoyens vivant les mêmesdifficultés –, Isabelle Abras, maître assistante dans la section « assistants sociaux » à la Haute école provinciale de l’Université du travail,accompagnée de quelques étudiants, a expliqué la dynamique du projet PAIRS (Projet-Aide-Intégration-Réseau-Soutien). Ce projet est expérimenté depuisdix ans dans quatre écoles de travail social (l’IPSMA1 à Charleroi, l’Université du Québec à Montréal, et l’Université de Montréalainsi que dans le département des Sciences de l’éducation de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscaminque).

01-08-2005 Alter Échos n° 138

Dans le cadre d’un récent colloque qui présentait les groupes d’entraide en Région wallonne – ces groupes qui rassemblent des citoyens vivant les mêmesdifficultés –, Isabelle Abras, maître assistante dans la section « assistants sociaux » à la Haute école provinciale de l’Université du travail,accompagnée de quelques étudiants, a expliqué la dynamique du projet PAIRS (Projet-Aide-Intégration-Réseau-Soutien). Ce projet est expérimenté depuisdix ans dans quatre écoles de travail social (l’IPSMA1 à Charleroi, l’Université du Québec à Montréal, et l’Université de Montréalainsi que dans le département des Sciences de l’éducation de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscaminque).

« L’intention de ce projet est de développer l’entraide entre les étudiant(e)s inscrits dans les sections « travail social » ou « éducation » etde favoriser l’intégration d’habiletés propres à un projet centré sur l’entraide », explique Isabelle Abras dans une communication faite à un congrèsinternational organisé par les écoles de travail social de Montpellier sur le thème de « Travail social et mondialisation ».

Les fondements du projet se basent sur le constat d’un « écart de plus en plus grand entre les diverses classes sociales. On exige de la part des gouvernements une réductionsignificative des dépenses associées aux politiques sociales qui touchent les populations les plus vulnérables avec lesquelles les intervenants sociaux et les éducateursen milieu scolaire sont appelés à travailler. » Cela a pour conséquence un alourdissement des problèmes qui détériorent les conditions de travail desprofessionnels tout en contribuant à leur isolement.

Promouvoir le valeurs d’entraide et de coopération

« Dans ce contexte, les intervenants sociaux doivent apprendre à se dégager du cadre de référence axé sur l’intervention individuelle, et plutôtmiser sur les forces de la communauté et sur la solidarité entre professionnels. Il est aussi essentiel de former des enseignants disposés à véhiculer auprèsdes enfants et adolescents les valeurs de la coopération, de la solidarité et de la dignité humaine », continue Isabelle Abras.

Les bénéfices de l’apprentissage de la culture d’entraide sont multiples : sur le plan personnel, il y a un sentiment accru d’utilité sociale et une hausse de l’estime de soiet sur le plan politique, la culture d’entraide initie au contre-pouvoir et à la prise de conscience des droits humains, tout en brisant l’isolement.

En favorisant l’émergence de groupes d’entraide dans la formation professionnelle et la vie étudiante, le projet PAIRS donne l’occasion aux participants, tous volontaires, dedépasser les difficultés propres à la vie étudiante : intégration à l’université, réalisation du stage, stress etc. Mais il favorise aussil’apprentissage professionnel puisqu’il permet d’expérimenter concrètement les étapes d’intervention de groupe, d’autant plus que les groupes sont autonomes et animés pardes étudiants déjà avancés dans leur cursus. (Selon les sites, les « entraidants » animateurs sont bénévoles ourémunérés.)

Du fait d’avoir permis de prendre conscience et de dépasser collectivement des situations de vulnérabilité, le groupe d’entraide a également un effet sur lareprésentation que se font les étudiants des personnes auprès desquelles ils seront appelés à intervenir professionnellement. « Le transfert de ces acquisdans la pratique professionnelle devrait contribuer à contrer l’isolement, l’individualisme et la compétition souvent observés dans les milieux de travail ainsi qu’à laconstruction d’une identité professionnelle. »

Il va de soi qu’une condition de viabilité du projet repose sur la mobilisation initiale de la direction, des collègues et des étudiants mais aussi sur le travail d’uncoordinateur-professeur qui assure la continuité d’année en année. Le recrutement des participants est assuré par une stratégie publicitaire : journalétudiant, vidéo, affiches. Une formation minimale des étudiants-animateurs est également indispensable. L’établissement d’un contrat de groupe, l’assiduitédes participants, le respect de la confidentialité et une évaluation permanente sont essentiels au bon déroulement des groupes d’entraide étudiants.

Sur les quatre sites de formation à Charleroi et au Québec, le degré de participation au projet PAIRS a été évalué en 2002 : IPSMA : 80participants sur 160 étudiants ; Université de Montréal : 58/80 ; UQAM : 30/150 ; UQAT : 24/65.

1. Section « assistants sociaux » de la Haute École provinciale de l’Université du travail de Charleroi (IPSMA) : rue des Bruyères, 151 à 6001 Marcinelle– tél. : 071 60 93 30.

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