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"Les communistes louvièrois proposent leur plan "logement pour tous""

29-05-2000 Alter Échos n° 76

Quels que soient les efforts qu’elle produise pour montrer son meilleur profil, la région du Centre éprouve de vives difficultés à se débarrasser despréjugés qui ternissent son image. Lorsqu’il ne s’agit pas de faillites en cascades, c’est la politique du logement qui défraie la chronique, notamment par le biais de lacroissance du phénomène des « garnis » 1.
Pour la Fédération du Centre du Parti communiste 2, la résurgence de ce phénomène n’est pas un hasard. « Une série de facteurs socio-économiques nousfont penser, en cette année 2000, que des conditions analogues à celles des années 70 peuvent relancer la spéculation immobilière dans la région duCentre. »
Et Pierre Beauvois, président de la fédération, d’énumérer ces facteurs : hausse des loyers à Bruxelles et dans le Brabant wallon, dégradation desconditions de vie dans la capitale qui poussent à l’exode, création future du RER qui renforcera les mouvements migratoires entre Braine-le-Comte et Bruxelles… « La Région duCentre, par sa proximité, peut devenir la future zone d’accueil de lotissements. Ils sont en cours ou en perspective au Rœulx, à Saint-Vaast et dans la partie nord de laRégion. »
En y ajoutant le niveau des loyers et le prix des terrains, il semble que tout cela n’avantage guère les autochtones de la région du Centre où les logements bon marché nepullulent pas. Le Foyer louviérois accuse une liste d’attente de 2000 demandes de logements sociaux et quelque 800 minimexés vivent dans des « garnis » loués par despropriétaires souvent peu scrupuleux.
Face à ce constat, les militants du parti communiste en général et de la Fédération du Centre, en particulier, se sont lancés, dès septembre dernierdans une grande campagne en faveur du logement intitulée « Un logement pour tous ». La campagne s’est notamment caractérisée par l’occupation symbolique d’immeubles, debâtiments ou de sites industriels désaffectés.
Dans la perspective des élections communales, les militants communistes ont par ailleurs avancé une proposition de plan pour résoudre la problématique du logement àLa Louvière.
Le plan logement des communistes envisage la construction (1/3) ou la rénovation (2/3) de 500 logements par an sur une période de 5 ans et compte sur les synergies entre la ville de LaLouvière, le Foyer louviérois, le CPAS, la Régie foncière, l’Agence immobilière sociale ou encore la Communauté urbaine du Centre. « 500 logements construitsou rénovés chaque année, c’est un investissement d’un milliard (à concurrence de 2 millions d’investissement par logement), explique Pierre Beauvois, on est loin du grandluxe ! »
Financement du plan préconisé par les communistes:
> Le relèvement du fonds des communes… « Principales recettes communales, il est passé, à La Louvière, en 20 ans, de 31% à 22% des ressources. C’est une perteannuelle de 300 millions ».
> Une taxation plus importante des additionnels aux revenus mobiliers. « À raison de 8,5% ou 9%, le manque à gagner équivaut à 90 millions. »
> Si un chômeur mis au travail dans le bâtiment, pendant un an, apporte un million de boni aux finances fédérales… « 750 emplois pendant 5 ans, rapporteraient 3,75milliards à l’État. Pourquoi ne pas envisager d’en restituer une partie aux communes favorisant l’emploi ? »
Enfin, la Fédération du Centre du parti communiste préconise la mise sur le marché, en rénovant le centre-ville, de petits appartements à bas loyers pourcasser les prix des « garnis ». Une politique déjà en vigueur à Huy par le biais des asbl Colombine et Arlequin.
1 Appartements d’allure très modeste, qui s’apparentent plus souvent à des réduits, de 20 mètres carrés et moins et que les propriétaires louent à desprix prohibitifs (exemple 12.000 F pour 12 m2).
2 Fédération du Centre du Parti communiste, rue Abelville 34 à 7100 La Louvière, tél. : 064 22 21 95.

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