Euh… pardon?! Vous me proposez «une démocratie gouvernée par des citoyens tirés au sort»? Si l’idée peut sembler aberrante, elle parcourt pourtant le monde depuis une quinzaine d’années. On la teste, on la cherche. Le parlement de la Communauté germanophone a même voté à l’unanimité l’institutionnalisation d’un modèle de ce type. Pourquoi? Comment? Retour sur la naissance et l’évolution d’un concept de plus en plus populaire en Belgique.
«Quand, à l’âge de 30 ans, alors que tu as à peine voté trois ou quatre fois dans ta vie, tu as déjà perdu tout espoir dans la politique, tu en conclus qu’il y a une vraie crise de représentativité de nos démocraties…», confie Gautier Slonina, un des membres actifs d’Agora, un mouvement qui promeut le tirage au sort.
Les gilets jaunes, les manifestations pour le climat, l’échec du Brexit, l’élection de populistes tels que Donald Trump ou Jair Bolsonaro, la «chute» du gouvernement fédéral belge, le gouvernement minoritaire wallon, la fragilisation des gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région de Bruxelles-Capitale suite aux va-et-vient du cdH en juin 2017… tous ces événements mènent à un constat qu’on aurait tort d’ignorer: nos démocraties représentatives s’essoufflent. Face à elles, le peuple se réveille, réclame, revendique sa part de pouvoir.
Une «fatigue démocratique»
David Van Reybrouck, dans son essai Contre...