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Le secteur artistique vecteur d'insertion socioprofessionnelle ?

Quand six grandes institutions culturelles bruxelloises (La Monnaie, le Théâtre national, le KVS, le Wiels, le Kaaitheater et les Halles de Schaerbeek) se lancent de concert dansl’insertion professionnelle, cela donne « Art2work »1, une nouvelle structure visant à favoriser l’insertion socioprofessionnelle des demandeurs d’emploi bruxellois enleur proposant de pratiquer et d’apprendre, sur le terrain, deux métiers propres au secteur artistique.

25-04-2008 Alter Échos n° 250

Quand six grandes institutions culturelles bruxelloises (La Monnaie, le Théâtre national, le KVS, le Wiels, le Kaaitheater et les Halles de Schaerbeek) se lancent de concert dansl’insertion professionnelle, cela donne « Art2work »1, une nouvelle structure visant à favoriser l’insertion socioprofessionnelle des demandeurs d’emploi bruxellois enleur proposant de pratiquer et d’apprendre, sur le terrain, deux métiers propres au secteur artistique.

Le 23 février 2007, une série d’institutions culturelles néerlandophones, francophones et plurilingues signaient un accord destiné à renforcer leur collaborationau niveau culturel. Un an plus tard, il faut croire que l’appétit est venu en mangeant puisque La Monnaie, le Théâtre National, le KVS, le Wiels, les Halles de Schaerbeek et leKaaitheater viennent d’annoncer la création d’Art2work, une structure dont le but sera de servir d’interface entre l’offre d’emploi proposée par les partenaires/clients (les sixinstitutions) et les demandeurs d’emploi bruxellois. Si les raisons de cette initiative sont multiples, il semble cependant que la difficulté pour les entreprises du secteur culturel detrouver du personnel qualifié et la volonté de celles-ci de jouer un rôle dans la lutte contre le chômage aient été décisives.

Concrètement, les travailleurs (on parle de trente personnes dans les quatre années à venir) seront engagés pour deux ans par Art2work (qui se profilera alorsclairement comme « prestataire de services »), pourront être affectés de manière flexible en fonction de la demande des partenaires/clients et auront lapossibilité d’apprendre deux types de métiers bien définis. « Nous proposerons aux demandeurs d’emploi d’officier en tant que ‘Frontdesk & Steward’ (accueil etaccompagnement du public, vente de tickets, gestion et suivi de bases de données, gestion du vestiaire) ou comme technicien de support (entretien et gestion technique et logistique desbâtiments, soutien à la réalisation technique de projets et d’événements) », déclare à ce propos Wim Embrechts, administrateurdélégué d’Art2work. « Nous pensons que ces métiers nécessitent un certain nombre de qualités indispensables sur le marché de l’emploi comme lapolyvalence, la flexibilité, les aptitudes à la communication ou encore l’apprentissage d’attitudes et qu’elles pourront donc être utilisées ensuite par nos ‘stagiaires’lors de leur parcours professionnel. »

Pas de contrats à durée indéterminée ?

Si les propos de Wim Embrechts soulignent donc qu’il n’est pas question pour l’instant de « prolonger » les travailleurs après leurs deux ans de présence au seind’Art2work, les choses peuvent évoluer et rien ne semble donc exclu à ce sujet, d’autant plus que le secteur culturel est en manque criant de personnel qualifié : « Nousmanquons de personnel qualifié pour des tâches pour lesquelles il n’existe bien souvent pas de formation adéquate… déclare ainsi Jean-Louis Collinet, directeur auThéâtre national. La structure Art2work est donc tout à fait positive puisqu’elle permet de former des gens à des tâches particulières en s’inspirantfinalement du vieux système du compagnonnage. »

Wim Embrechts, quant à lui, affirme qu’ « il est tout à fait envisageable que, dans le futur, nous offrions des contrats à durée indéterminée auxstagiaires. Sur le long terme, notre objectif est d’ailleurs de fonder une entreprise socioéconomique capable d’offrir une gamme de services très variés au secteur culturel etdont le personnel qualifié serait issu du trajet de formation ainsi que de l’extérieur. »

Bien qu’Art2work en soit déjà à parler du futur, le présent n’en reste pas moins encore rempli de quelques incertitudes. Alors que la structure est en voie d’êtrereconnue en tant qu’Initiative locale de développement de l’emploi (Ilde), elle attendait toujours, au moment où nous écrivions cet article, une confirmation officielleconcernant un financement par Actiris pour la création de postes ACS et PTP (programme de transition professionnelle) dont l’obtention est évidemment une condition sine qua nonau démarrage de ses activités. Si tout se passe bien à ce niveau, Art2work devrait commencer à fonctionner dès le début du mois de septembre 2008.

1. Art2work
– adresse : quai du Hainaut, 43 à 1080 Bruxelles
– tél. : 02 411 94 15
– fax : 02 411 94 15
– courriel : wim.embrechts@art2work.be
www.art2work.be

2. Théâtre national de la Communauté française :
– adresse : bd Émile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 203 41 55
– courriel : info@theatrenational.be
-site : www.theatrenational.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste (emploi et formation)

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