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Regard critique · Justice sociale

Le 16 novembre 2000, le gouvernement bruxellois décidait la création d’un centre de démontage et de recyclage des appareils électroniques et électriques sur sonterritoire. Un projet qui devrait créer à terme plus de 70 emplois pour des personnes peu qualifiées.
Si la problématique du recyclage des déchets n’est pas neuve, elle se pose aujourd’hui avec plus d’acuité encore que par le passé. Chacun de nous « produit » en effetenviron 20 kg de déchets électriques/électroniques par an : frigo, lave-vaisselle, grille-pain, four à micro-ondes, GSM, aspirateur, télévision,… Etc’est à Bruxelles que se concentre plus de 40% du parc des appareils informatiques et bureautiques du pays. D’où la nécessité d’associer les producteurs d’appareilsélectriques et électroniques üans la problématique du recyclage. Une volonté aujourd’hui concrétisée puisque les organisations représentant cesecteur de production ont accepté le principe de l’obligation de reprise, ce dans les trois Régions du pays. Un principe qui permettra de financer le recyclage des déchetsparticulièrement nuisibles pour l’environnement.
Concrètement, dès le mois de juillet 2001 (date d’entrée en vigueur de la convention signée fin 2000 par les trois Régions), l’ensemble des distributeursd’appareils électriques et électroniques seront dans l’obligation de reprendre les vieux frigos et autres télévisions (comme n’importe quel autre déchet de ce type)lors de la vente d’un nouvel appareil. Une fois collectés, ces déchets doivent encore être démontés et recyclés. D’où l’idée de créer uncentre de démontage sur le territoire de Bruxelles, région particulièrement concernée par la problématique. Une aubaine pour le secteur de l’économie sociale? Pas si sûr…
À Bruxelles, le centre de démontage prendra la forme juridique d’une société anonyme d’économie mixte à majorité publique (60%, soit 50 millionsinscrits au budget général 2001 de l’Agence Bruxelles-Propreté) et se verra imposer des taux de recyclage allant de 70 à 90%. À l’instar de ce qui aété réalisé dans le cadre du recyclage des vieux papiers, des emballages et du compostage des déchets verts, un appel a été lancé par l’AgenceBruxelles-Propreté en vue de sélectionner le partenaire privé amené à entrer dans le capital de cette nouvelle entreprise. Ce partenaire apporterait, outre soncapital (40%), son savoir-faire dans la gestion de ce centre ainsi que ses facultés de commercialisation des produits recyclés. L’appel a été clôturé ce 15janvier. Quant à la possibilité de faire entrer ce nouveau centre de recyclage dans l’économie sociale, on se montre prudent au cabinet du ministre Gosuin1, en charge du dossier. »Nous n’excluons pas de prendre le statut de société à finalité sociale et de demander l’agréation comme entreprise d’insertion, explique Michel Sponar, responsabledu dossier au cabinet du ministre Didier Gosuin. Le secteur de l’économie sociale est déjà très impliqué dans le recyclage mais tout dépendra de notrepartenaire privé. Il faut aussi voir combien de temps prendra le volet administratif d’un tel statut, nous ne disposons pas de beaucoup de temps avant la mise sur pied du centre derecyclage… »
La valorisation d’une partie de ces déchets électriques et électroniques devrait permettre de diminuer la quantité de déchets à incinérer et derécupérer les polluants particulièrement nocifs contenus dans certains de ces appareils. Selon Michel Sponar, cette valorisation pourrait être effectuée par desorganisations comme les « Petits Riens » ou le CPAS de Bruxelles. Quant au volet emploi : plus de 70 Bruxellois « peu qualifiés » devraient être embauchés. Leur formation seraassurée par la mission locale de la commune bruxelloise où sera implanté le centre. Une implantation jusqu’à présent non encore décidée.
1 Cabinet Gosuin (Environnement, Propreté publique, Commerce extérieur, Culture, Tourisme, Santé), avenue Louise, 54/10 à 1050 Bruxelles, tél. : 02 517 12 00, fax :02 511 04 42, e-mail : dgosuin@gosuin.irisnet.be

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