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"Le Foyer St-Gillois cherche à pérenniser son lavoir social"

11-09-2000 Alter Échos n° 81

Le projet de lavoir social pour les logements sociaux du Foyer St-Gillois1 résulte d’une volonté commune de trois partenaires : le Foyer St-Gillois, sociétéimmobilière de service public, la Mission locale de St-Gilles et l’agence locale pour l’emploi. « L’idée est en fait très simple, explique Luc Wynen, directeur du FoyerSt-Gillois. Nos assistants sociaux avaient remarqué que de nombreux locataires éprouvaient des difficultés à faire laver leur linge, l’achat d’une machine ou la‘wasserette’ constituant des dépenses trop importantes. D’autres ne pouvaient plus assumer leur ménage pour des raisons de santé. Dans certains cas, il nous a falluintervenir avec le service d’hygiène de la commune, ce qui n’est pas la solution. Nous avions donc une demande pour un lavoir social et un service d’aides ménagères au sein duFoyer mais pas les budgets pour engager les personnes. De son côté, la Mission locale cherchait un projet créateur d’emplois. Il ne restait plus qu’à unir nosefforts… ».
À travers ce nouveau service social, c’est un véritable partenariat public qui s’est mis en place. D’abord la Mission locale, dont la volonté était de créer del’emploi mais également de renforcer la cohabitation, l’entraide au sein d’une collectivité multiculturelle.
Elle engagera ainsi cinq femmes, une ACS et quatre PTP. Parmi elles, trois Belges et deux Marocaines, une chômeuse de longue durée et quatre minimexées. Elles ontété formées durant trois mois, d’octobre à décembre 99, par Cenforgil, l’organisme saint-gillois de formation, également partenaire du projet. Au programme :technologie, déontologie, diététique,… Le Foyer quant à lui, s’est chargé de la rénovation des futurs locaux : entre 200.000 et 300.000 francs detravaux. Reste le dernier partenaire : l’agence locale pour l’emploi, qui, dans le cadre de son plan d’investissement dans les projets sociaux, a financé l’achat de machines et dumatériel à hauteur de 400.000 francs. Bref un travail d’équipe qui a permis au lavoir d’ouvrir ses portes en janvier 2000.
Pratiquement, c’est le Foyer St-Gillois qui sélectionne les foyers pouvant bénéficier de ce service pour un prix adapté aux revenus des personnes. « Afin d’évitertout abus, nous avons fixé des critères d’accès au lavoir et au service d’aide ménagère, précise Luc Wynen. Le principal critère d’admission est biensûr le niveau des ressources financières qui ne peut dépasser un plafond de 561.000 F/an (égal au revenu de référence du logement social), lesbénéficiaires paient 1 franc par tranche de 1.000 francs de leur revenu. Exemple : un minimexé gagnant 21.000 frs devra payer 21 francs l’heure le service de nettoyage àdomicile. Il y a également un entretien préalable avec les assistants sociaux du Foyer ». Quant aux tarifs pratiqués pour le lavoir, ils sont planchers, juste de quoi couvrir lesfrais inhérents à la consommation d’eau, d’électricité et de produit lessiviel : 15 frs/kg nettoyé et séché et 25 frs/kg nettoyé,séché et repassé. Une limite de fréquence a été fixée : maximum une fois par mois pour les couples sans enfants et les personnes isolées etdeux fois par mois pour les ménages avec enfants. Après sept mois, le service dépanne une cinquantaine de personnes… L’ambition est évidemment de l’élargir,car 80% des locataires du Foyer éprouvent des difficultés à s’offrir des services du même type. Mille familles sont logées actuellement par le Foyer et 350 àproximité du lavoir social. L’achat d’une camionnette devrait bientôt permettre d’agrandir le rayon couvert par le lavoir.
ýalgré l’utilité sociale du service, le projet est limité dans le temps. En effet, issus des programmes PTP, les contrats ont été signés pour unedurée de 18 mois. Après ce laps de temps, l’idée du lavoir social pourrait bien se terminer. Sauf si des fonds sont débloqués… Les partenaires planchentactuellement sur une solution « à long terme » afin de pérenniser le service.
1 Lavoir social, rue Vlogaert, 22 à 1060 Bruxelles, tél. : 02/534 78 80, contact : Sonia de Caters.

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