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Le Forem à l'heure du Plan Marshall

Le Forem vient de rendre public son rapport d’activités pour l’année 2006 : une année marquée par le début de la mise en œuvre des « Actionsprioritaires pour l’avenir wallon », mieux connue sous l’appellation Plan Marshall1.

07-09-2007 Alter Échos n° 234

Le Forem vient de rendre public son rapport d’activités pour l’année 2006 : une année marquée par le début de la mise en œuvre des « Actionsprioritaires pour l’avenir wallon », mieux connue sous l’appellation Plan Marshall1.

Les chiffres globaux sont relativement bien connus : fin décembre 2006, la Région wallonne comptait 242 713 « demandeurs d’emploi-demandeurs d’allocations » et jeunes enstage d’attente, soit une stabilisation après des années de hausse continue depuis 2002. Stabilisation, qui semble d’ailleurs annoncer la décrue entamée depuis ledébut de l’année 2007. Circonstance aggravante, toutefois : le taux de chômage de longue durée demeure particulièrement important. Ce sont en effet plus de 46 % desdemandeurs d’emploi inscrits au Forem qui présentent une durée d’inoccupation de deux ans et plus. C’est notamment eux que visaient le Plan Marshall, notamment par la créationd’un plan de lutte contre les pénuries et l’encouragement à l’apprentissage des langues, deux champs d’action qui concernent le Forem au premier chef.

Lutte contre les pénuries

En termes de lutte contre les pénuries, le Forem a lancé l’opération Job Focus visant à « mettre en œuvre des plans d’actions spécifiques pourapporter une réponse concrète aux besoins des entreprises et mieux orienter les personnes dans leur recherche d’emploi ». Objectif : analyser et traiter 40 métiers durantquatre ans et apporter des réponses concrètes au niveau local, face aux pénuries décelées. Le rythme de croisière a été atteint dès lapremière année puisque dix métiers ont ainsi été analysés (technicien automobile, boucher, comptable, fraiseur, maçon, secrétaire de direction,installateur-électricien, aide familial(e), couvreur, mécanicien industriel de maintenance). En aval, 2 366 screenings de demandeurs d’emplois, concernés ou proches dumétier en pénurie ont été effectués.

Pour lutter contre les pénuries, ce sont également 204 677 heures de formation qualifiante additionnelle (à ce qui est normalement prévu, hors plan Marshall) qui ontété réalisées. À cet égard, les objectifs – très ambitieux – ne sont pas atteints. Le Plan prévoyait en effet 310 000 heuressupplémentaires, réalisées en gestion propre et en partenariat. Le déficit est mis sur le compte de la difficulté de recrutement de nouveaux formateurs, qui devraitêtre palliée en 2007.

Apprentissage des langues

Le second volet du Plan Marshall sur lequel intervient le Forem, est celui de l’apprentissage des langues, opérationnalisé par le Plan Langues lancé en 2006. De cecôté-là, les résultats sont plus en ligne avec les objectifs – dont certains sont même dépassés. Ainsi, le Plan prévoyaitl’émission, en 2006, de 45 000 Chèques-formation Langues2. Le Forem en a émis 52 122. Autre nouveauté, les stages intensifs (de 40 à 90 h)d’apprentissage du néerlandais, de l’anglais ou de l’allemand, qui ont été suivis par quelque 3 445 personnes (demandeurs et non demandeurs d’emploi). Mais, innovation, ce sontégalement les enseignants qui sont visés par le Plan, avec la possibilité qui leur est désormais offerte de suivre des immersions linguistiques ou des stagesméthodologiques. Dans ce cadre, 234 professeurs sont partis se former ou se « rafraîchir » à Gand, Maastricht, Dublin, Londres, Cambridge et Munich.

Toujours dans le cadre du Plan Marshall, il convient également d’ajouter les actions du Forem dans la mise en place des pôles de compétitivité, même si celles-cisortent du domaine de l’insertion au sens strict…

1. Le rapport est téléchargeable sur le site du Forem : http://www.leforem.be/…/leforem_institution_rapportactivites2004.htm

2. Valable pour une heure de formation par travailleur déjà en formation (dans n’importe quel centre de formation agréé par la Région wallonne), ils’achète 15 euros (pour une valeur de 30) et est valide pendant un an.
Le nombre de chèques dont peut bénéficier une entreprise varie de 25 à 200, en fonction de sa taille.

Edgar Szoc

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