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Regard critique · Justice sociale

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"L'asbl Cadreci à Tubize : 20 ans au service de la formation d'adultes et… des projets"

10-10-2002 Alter Échos n° 129

aLe 4 octobre dernier, l’asbl « Conseils actions, développement recherche emploi créativité et innovation » (Cadreci)1 fêtait son vingtième anniversaire. Dansl’ouest du Brabant wallon, aujourd’hui en reconversion, Cadreci a pour objectif de favoriser l’intégration de toute personne dans la vie sociale et professionnelle, par l’étude, larecherche, l’information et la formation au sens le plus large. Ses services s’adressent aux demandeurs d’emploi mais aussi aux travailleurs et aux entreprises.
Obstacles surmontés et résultats
Selon Josiane Royer, coordinatrice de l’asbl, « le nombre de stagiaires formés chez nous annuellement est passé de 40 à 400 en 10 ans. Nous y faisons face en adaptant notre offreà la demande des chercheurs d’emploi et des employeurs. Cela peut se faire grâce à tout un travail de réseaux. Ces réseaux évoluent. Aujourd’hui, noustravaillons davantage avec les sociétés d’intérim. Elles deviennent un acteur incontournable dans l’engagement des demandeurs d’emploi. Elles sont un contactsupplémentaire dans l’analyse du marché du travail. Cela nous permet d’adapter notre offre. Dans certains cas comme la formation en soudure de précision, le taux de stagiairesengagés par le biais de sociétés d’intérim est de 90 %. »
De tels résultats se forgent en surmontant des difficultés. « Le travail administratif est monstrueux, poursuit Josiane Royer. Nous devons rentrer des dossiers pour avoir des subsides etce n’est jamais évident. Pour monter une formation, il faut travailler un minimum de trois mois. Mais le Fonds social européen, par exemple, met jusqu’à deux ans pour acceptervotre dossier. Nous devons donc chercher des financements ailleurs, vers les CPAS, la Région wallonne… Aujourd’hui, certaines entreprises nous ouvrent leurs portes. Ce travailcontrôlé par la Région wallonne est à renouveler chaque année. L’autre difficulté principale est de susciter l’intérêt du publicdéfavorisé auquel nous nous adressons. Cela n’est possible qu’avec un autre réseau: celui des acteurs sociaux de terrain, le Forem, les assistants sociaux, les ALE, les CPAS,etc., sur les quatre communes de l’ouest du Brabant wallon, mais aussi plus loin. Nous avons aussi des contacts avec les autres organismes d’insertion socio-professionnelle (OISP) et les entreprisesde formation par le travail (EFT). En Brabant wallon, on en compte une quinzaine. »
Pour Rebecca Grosser, agent local de la société d’intérim Randstad, « nous travaillons depuis 10 ans avec Cadreci, comme avec d’autres partenaires. Nous y trouvons notreintérêt. La réalité du marché du travail nécessite de dialoguer et d’adapter les offres de formation aux besoins des entreprises ». Selon Jean-Claude Piccin,échevin à Rebecq, la collaboration avec Cadreci est aussi payante: « Elle nous permet de nous attaquer au noyau dur du chômage. Et si nous remettons trois personnes au travail surdix, c’est un succès qui s’évalue non pas en quantité mais en dignité. »
Fidéliser
Mady Dejasse est administratrice déléguée de Cadreci depuis 10 ans. Pour elle, « notre public est fragile, voire fragilisé. Il faut le fidéliser. Lorsque nous avonsdix inscrits, nous les rappelons par téléphone pour en voir arriver sept. Nous essayons de sensibiliser les stagiaires à la prise de responsabilité. La moyenne deréussite au permis de conduire est de 50 %. À la suite de notre formation, 75 % des stagiaires, qui ne sont pas ou plus scolarisés, réussissent. Les formateurs et l’espacey poussent: la convivialité met les gens à l’aise et ils subissent des simulations du test réel. Cela leur permet de retrouver confiance en eux. »
À quoi attribue-t-elle le bon fonctionnement de l’asbl? « Si la formation est de qualité, le bouche à oreille fonctionne. Cela demande de partir des stagiaires, d’êtreà leur écoute, de nous remettre toujours en question et d’adapter notre offre à la demande des stagiaires et des employeurs. »
Quels sont les projets de l’asbl? « D’une part, nous allons travailler encore plus l’amont, accompagner davantage les demandeurs d’emploi et servir d’interface entre la demande et l’offre. D’autrepart, nous ouvrons de courts modules d’alphabétisation aux nouvelles technologies de l’information. Cela fera demain partie de la culture générale de tous les travailleurs,intellectuels ou manuels. »
1 Cadreci asbl, rue de la Déportation, 141 à 1480 Tubize, tél.: 02 355 45 16, fax: 02/390 00 86, courriel: cadreci@skynet.be, site: http://www.cadreci.be

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