La commission de concertation de la commune d’Ixelles s’est prononcée contre le projet immobilier de complexe commercial de la société Immo-Gendebien concernant le coin Toisond’Or-Capitaine Crespel – et plus particulièrement le restaurant « Adrienne ». C’est le deuxième projet de complexe commercial rejeté en commission de concertation pour lehaut de la ville. Début octobre, le groupe britannique Heron s’est vu également refuser son projet pour l’îlot 24 (Toison d’Or-Drapiers-Stassart-Chevaliers), situé àcôté du coin Toison d’Or-Capitaine Crespel. Tout comme le projet Heron, le projet Immo-Gendebien a suscité la mobilisation de l’asbl Quartier Louise1, de l’asblPétitions-Patrimoine2, de l’Atelier de recherche et d’action urbaines (ARAU)3 et de CLASSE4 . L’asbl Quartier Louise a dénoncé le projet de « bruxellisation » d’Adrienne. Elle ainsisté, entre autres, sur le respect de l’architecture des lieux, le risque de « régression urbanistique par la monofonctionnalité et la surdensification ».Pétitions-Patrimoine a mis l’accent sur la valeur architecturale et patrimoniale des bâtiments.
Pour sa part, l’ARAU a souligné le peu de réalisme des intermédiaires immobiliers : « Ils ne se rendent pas compte que cette politique risque de ruiner l’environnement d’unquartier et donc de faire fuir les consommateurs. Il y a à Bruxelles trop de commerces, comparativement au nombre d’habitants. (…) La monofonctionnalité, qu’elle soit commercialeou tertiaire, ruine le fonctionnement d’un quartier. Il faut des habitants pour faire marcher les commerces. (…) Aujourd’hui, alors que s’amorce un timide retour en ville, le seul projetcensé dans ce quartier, c’est de valoriser les atouts du haut de la ville : ce qui y reste de tissu urbain, de parcellaire d’habitat et d’habitants et la qualité de son environnementdont « Adrienne » fait partie intégrante, de manière à redynamiser efficacement la fonction logement ». Enfin, l’association CLASSE a mis en avant les politiques locales etrégionales du logement : « L’entrée de rue du secrétariat d’État à l’urbanisme fait office d’introduction physique au problème majeur de la régionbruxelloise qu’est la bruxellisation. « Adrienne » y côtoie un hôtel de maître désespérément vide depuis huit ans. Cette gestion du sous-vide propre à laspéculation immobilière y paraît comme un défi lancé à la politique régionale en matière d’urbanisme et de logement. Il ne nous paraît pasexcessif d’attendre des autorités publiques communales et régionales qu’elles mobilisent leurs moyens respectifs pour rendre cet immeuble à sa vocation de logement ». Dans cetesprit, CLASSE pointe la « nouvelle ordonnance de préemption régionale » : « Elle permettra que les pouvoirs publics régionaux puissent acquérir à des prixfixés par un organisme public des biens immobiliers qui seraient vendus. Jusqu’ici, les processus imaginés de vente forcée de bâtiments laissés à l’abandon,de subsidiation de leur rachat, de taxation des immeubles vides, dépendaient excessivement du bon vouloir des communes. Avec cet outil de préemption, la Région disposera enfin enpropre d’un outil qui lui permettra d’atteindre son objectif de lutte contre les immeubles vides. »
1 Fédération des associations du haut de la ville, Galerie de la Porte Louise 235 à 1050 Bruxelles, tél-fax : 02 511 51 29.
2 Rue Saint-Boniface 17 à 1050 Bruxelles, tél-fax : 02 217 89 81.
3 Bd Adolphe Max 55 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 219 33 45, fax : 02 219 86 75, site Internet : http://arau.org.
4 Rue Van Elewijck à 1050 Bruxelles, GSM : 0479 73 71 60.
Archives
"Haut de la ville : vers une défense accrue de la mixité commerce-logement"
Alter Échos
20-11-2000
Alter Échos n° 86
Alter Échos
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