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Regard critique · Justice sociale

Formation : les entreprises européennes labellisées

Un label européen pour les entreprises accueillant des stagiaires dans le cadre de projets de mobilité est expérimenté. Son nom : Lefe (Label entreprises formationEurope).

27-05-2012 Alter Échos n° 339

Un label européen pour les entreprises accueillant des stagiaires dans le cadre de projets de mobilité est expérimenté. Son nom : Lefe (Label entreprises formationEurope).

Cinq pays européens (Belgique, France, Pologne, Roumanie et Italie) expérimentent à l’heure actuelle un système de labellisation commun pour les entreprises s’engageantà accueillir des stagiaires dans le cadre de projets de mobilité Leonardo (voir encadré). Cinq pays derrière lesquels se cachent aussi cinq structures deformation1, une pour chaque pays, qui ont été en quelque sorte les chevilles ouvrières du projet, débuté il y a un peu moins de deux ans et soutenu parle Fonds social européen. Le projet est accessible également à d’autres structures de formation.

Le programme Leonardo fait partie du programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie de la Commission européenne et finance de nombreux typesd’activités de différentes ampleurs. Parmi celles- ci, on compte :
• des actions de mobilité permettant aux personnes de se rendre à l’étranger pour vivre une expérience d’apprentissage ou de formation ;
• des partenariats associant des organisations impliquées dans le secteur de l’enseignement et de la formation professionnelle de différents pays européens. Les partenariatsdoivent associer le secteur des entreprises ;
• des projets multilatéraux impliquant des organisations de différents pays qui collaborent pour mettre au point des pratiques de travail dans le secteur de l’enseignement et de laformation professionnelle. Parmi ceux-ci, les projets de « transfert de l’innovation » contribuent à propager les « nouvelles avancées les plusprometteuses ».

Le but du label est simple : valoriser les entreprises qui l’obtiennent et permettre aux centres de formation d’être sûrs, lorsqu’ils envoient des stagiaires dans des entreprisessituées dans d’autres pays européens, que ceux-ci seront accueillis et formés dans de bonnes conditions. Les entreprises sont en effet tenues de respecter une charte reprenantquinze points (présence d’un référent pour le stagiaire dans l’entreprise accueillante, présentation de celui-ci au stagiaire, détail du programme de formation,etc.). « L’idéal serait presque que l’on puisse envoyer un stagiaire seul dans une entreprise quelque part en Europe les yeux fermés en sachant qu’il sera bien accueilli maisaussi qu’il pourra recevoir une formation de qualité dans des domaines auxquels il n’a pas accès au pays, ce qui est souvent l’objectif quand on envoie un stagiaire dans une structureà l’étranger », sourit Geneviève Lardinois, accompagnatrice et coordinatrice du projet pour le Cefa d’Ixelles-Schaerbeek2, le partenaire belge du projet.Elle précise qu’à l’heure actuelle encore, les stagiaires partent souvent en groupe, accompagnés d’un formateur.

Un engagement sur base volontaire

Fonctionnant sur base volontaire (les entreprises dans chaque pays ont été contactées via les centres de formation partenaires locaux) pour les entreprises, le systèmed’évaluation est quant à lui assez simple. Se présentant sous la forme d’un extranet accessible aux centres de formation, aux stagiaires et aux entreprises, il permet àces trois éléments d’évaluer l’accueil fourni par les entreprises aux stagiaires. Et dès le premier constat positif (l’entreprise dispose pour cela de trois« essais ». S’ils sont tous négatifs, elle doit recommencer tout le processus d’adhésion au label), le label est accordé même s’il peut êtreretiré après deux constats négatifs.

Pour les entreprises, on l’a dit, l’avantage de « Lefe » consiste dans le fait qu’elles se voient valorisées dans l’accueil qu’elles fournissent. Le label aussiêtre un outil leur servant à créer des liens avec d’autres entreprises européennes également labellisées, et à se reconnaître entre elles.

Se situant pour l’heure dans une phase d’expérimentation qui se clôturera fin juillet, le projet devrait connaître d’autres développements puisqu’il s’agit maintenant dele pérenniser. « Une asbl ou une association de fait va être créée pour gérer l’extranet », explique Geneviève Lardinois quiprécise également qu’une extension du projet est à l’ordre du jour, dans le cadre du projet Leonardo. Créé sous forme de partenariat, celui-ci devrait continuersous la forme d’un projet de « transfert de l’innovation » (voir encadré) censé le propager à d’autres pays membres de l’Union européenne.

1. Le Cefa d’Ixelles-Schaerbeek pour la Belgique, la « Fédération régionale des maisons familiales rurales Aquitaine » pour la France, l’ONG Sfera pourla Pologne, le centre de formation professionnelle CIOFS-PF pour l’Italie et le lycée professionnel d’Alexandria pour la Roumanie.
2. Cefa d’Ixelles-Schaerbeek :
– adresse : rue Mercelis, 38 à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 511 23 16
– site : www.cefa-ixelles-schaerbeek.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste (emploi et formation)

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