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Regard critique · Justice sociale

Emploi se croisent à Bruxelles

Emir Kir et Benoît Cerexhe ont présenté leur projet d’accord de coopération concernant les politiques croisées emploi/formation. Petit bémol : letexte de l’accord n’est pas encore disponible.

09-10-2011 Alter Échos n° 324

Emir Kir1 et Benoît Cerexhe2 ont présenté leur projet d’accord de coopération concernant les politiques croisées emploi/formation. Petitbémol : le texte de l’accord n’est pas encore disponible.

Ils l’avaient annoncé, ils l’ont fait. Benoît Cerexhe (CDH), ministre de l’Emploi de la Région de Bruxelles-Capitale et Emir Kir (PS), ministre Cocof de la Formation, ont eneffet présenté lors d’une conférence de presse leur projet d’accord de coopération concernant les politiques croisées emploi/formation. Un projet qui aété approuvé par le collège de la Cocof et le gouvernement de la RBC mais dont le texte, chose étrange, n’est pas encore disponible alors que les deux cabinets ontpourtant décidé de communiquer à son sujet.

S’il est difficile de se prononcer sur un accord qu’on n’a pas pu lire, il faut néanmoins souligner que le document est porteur d’une valeur symbolique non négligeable puisquel’entente entre les deux ministres n’a pas été pas au beau fixe pendant quelque temps suite à leur différend à propos du CPP (contrat de projet professionnel, voirAlter Echos n° 283 du 27 octobre 2009 « L’obligation du CPP menace-t-elle la formation ? »), même si la situation s’était amélioréedepuis quelques mois. Dans ce contexte, cet accord, dont la mise en œuvre doit encore être « boulonnée » et qui énumère vingt axes decollaboration (qui feront l’objet d’un plan d’action annuel) Bruxelles Formation/Actiris et Actiris/Bruxelles Formation/EFPME/SFPME, couronne en quelque sorte la réouverture des canaux decommunication entre les deux cabinets.

« Maximiser les synergies »

Si le texte est actuellement soumis à l’avis du conseil économique et social ainsi qu’aux comités de gestion d’Actiris et de Bruxelles Formation, les deux ministres,accompagnés pour l’occasion de Michel Peffer, directeur général de Bruxelles Formation, et de Grégor Chapelle, le nouveau directeur général d’Actiris, n’ontpas manqué d’insister sur les points leur semblant importants. Ainsi, précisant que le texte « vise à maximaliser et à formaliser » les synergiesentre les différents partenaires afin « d’assurer la fluidité nécessaire dans le parcours du demandeur d’emploi et une meilleure adéquation entre l’offre et lademande de formation et le marché de l’emploi bruxellois », Emir Kir a ajouté que des outils communs de veille permettant d’anticiper les besoins de compétences, deformation, de qualification et d’emploi des entreprises de la Région Bruxelloise seront mis en place. L’observatoire de l’emploi d’Actiris et le service Etudes et statistiques de BruxellesFormation travailleront donc de concert.

L’élu a également insisté sur la mise en place d’un système de « sonnette d’alarme » permettant une « réactivité et unepro-activité » face aux évolutions du marché de l’emploi. Deux mesures qui pourraient amener à la mise en place de formations découlant des observationsfaites ? Il semble que oui. « Il y a une attention portée vers les pénuries de métiers de certains secteurs, explique-t-il. Dans le cadre du futur planstratégique de formation professionnelle, les métiers en pénurie seront d’ailleurs priorisés. »

Notons qu’Emir Kir et Benoît Cerexhe ont tous deux fortement insisté sur la mise en œuvre par Actiris et Bruxelles Formation d’un « dossier unique » pourle demandeur d’emploi. Benoît Cerexhe souligne également l’attention portée au niveau de la formation et des métiers des classes moyennes pour « répondrele plus efficacement possible aux besoins des PME et TPE ». C’est dans ce cadre que des collaborations entre Actiris/Bruxelles Formation, l’EFPME et le SFPME seront encouragées.

Vous dit « screening » ?

Enfin, il a beaucoup été question de « screening » du demandeur d’emploi au cours de cette conférence de presse. Comment vérifier que le demandeurd’emploi est bien porteur des compétences qu’il s’attribue lors de son inscription à Actiris et comment remédier à d’éventuelles lacunes par un passage àBruxelles Formation ? D’après Grégor Chapelle et Benoît Cerexhe, ce rôle de « screening » pourrait être dévolu aux centres deréférence à propos desquels un nouveau protocole d’accord-cadre avait été signé au printemps (voir Alter Echos n° 315 du 15 mai 2011 :« Kir, Cerexhe : la réconciliation? »).

1. Cabinet d’Emir Kir :
– adresse : bd Saint-Lazare, 10 à 1210 Bruxelles
– tél. : 02 506 34 11
– courriel : info@kir.irisnet.be
– site : www.emirkir.be
2. Cabinet de Benoît Cerexhe :
– adresse : rue Capitaine Crespel, 35 à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 508 79 11
– courriel : info@cerexhe.irisnet.be
– site : www.cerexhe.irisnet.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste (emploi et formation)

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