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Écoles techniques bruxelloises : un fonds et une interpellation

Dans une circulaire datée du 15 janvier dernier, le ministre de l’Enseignement secondaire, Pierre Hazette1, a fait parvenir aux écoles bruxelloises « lesinformations nécessaires à l’introduction de leurs projets relatifs à la modernisation de l’équipement pédagogique de base des sections techniques etprofessionnelles », CEFA compris. Comme nous l’avons expliqué à diverses reprises, il s’agit là pour la Communauté française de combler le retard pris par lesécoles situées en Région bruxelloise par rapport à celles qui se trouvent en Wallonie. Ces dernières ont pu bénéficier des subsides octroyéspar un fonds de rééquipement alimenté essentiellement par la Région wallonne mais aussi par la CFWB. Cette dernière se devait donc d’investir dans lematériel des écoles techniques à Bruxelles au prorata de ce qu’elle avait dépensé en Wallonie, soit 1 719 846 euros sur trois ans.

01-08-2005 Alter Échos n° 136

Dans une circulaire datée du 15 janvier dernier, le ministre de l’Enseignement secondaire, Pierre Hazette1, a fait parvenir aux écoles bruxelloises « lesinformations nécessaires à l’introduction de leurs projets relatifs à la modernisation de l’équipement pédagogique de base des sections techniques etprofessionnelles », CEFA compris. Comme nous l’avons expliqué à diverses reprises, il s’agit là pour la Communauté française de combler le retard pris par lesécoles situées en Région bruxelloise par rapport à celles qui se trouvent en Wallonie. Ces dernières ont pu bénéficier des subsides octroyéspar un fonds de rééquipement alimenté essentiellement par la Région wallonne mais aussi par la CFWB. Cette dernière se devait donc d’investir dans lematériel des écoles techniques à Bruxelles au prorata de ce qu’elle avait dépensé en Wallonie, soit 1 719 846 euros sur trois ans.

La circulaire organise la répartition de cette somme. Elle s’effectuera par l’intermédiaire d’un comité d’accompagnement interréseaux qui sélectionnera lesdemandes des pouvoirs organisateurs (PO) des écoles et les classera selon un ordre de priorité. Les écoles techniques et profesionnelles doivent ainsi, notamment, pour êtreéligibles à ce fonds s’inscrire dans une politique de formation en cours de carrière et dans la réforme des profils de formation. Après cette premièresélection des projets éligibles, le comité d’accompagnement répartit ensuite les projets éligibles en projets prioritaires et projets non prioritaires. C’est aussià ce moment-là qu’est prise en compte la pertinence du matériel envisagé « sur la base de l’avis recueilli par la cellule technique sur la pertinencepédagogique de l’équipement du point de vue pédagogique ». Enfin, le comité d’accompagnement classe les projets prioritaires sur la base de critèrescomme le nombre d’élèves concernés, l’adéquation au profil de formation, le taux d’utilisation de l’équipement… Notons aussi que les établissementsdoivent assumer une participation de 20 % dans le coût total de l’acquisition et qu’une répartition équitable entre les réseaux est demandée aucomité.

Le problème réside dans le fait que ce fonds est insuffisamment doté : la Région bruxelloise ne compte toujours pas l’alimenter comme l’a fait la Wallonie et renvoieà la responsabilité de la Communauté. Malgré tout le fonds bruxellois est bienvenu : un « cadastre » des besoins bruxellois en matièred’équipement des écoles verra le jour à cette occasion et permettra d’objectiver les besoins du secteur. Ce dernier, représenté au travers de la Commissionconsultative en matière de formation, d’emploi et d’enseignement de la Région bruxelloise2, en a d’ailleurs fait la demande dans une lettre envoyée à ce sujet débutdécembre 2002 au ministre-président de la CFWB, Hervé Hasquin. Cette commission qui regroupe les acteurs de la formation, de l’école et de l’emploi se dit plusgénéralement préoccupée par le fait que « les établissements d’enseignement ne peuvent rencontrer les défis imposés parl’évolution des technologies », alors qu’ils sont « déjà placés face à des difficultés spécifiques à la Régionbruxelloise engendrées par une large diversité de publics issus notamment de l’immigration ». La Commission craint « qu’émerge une inégalitéde traitement entre jeunes francophones en fonction de l’endroit où ils sont scolarisés ». Comme pistes, la lettre évoque les partenariats « avec desentreprises, entre écoles, avec la promotion sociale et le supérieur ». Pour la Commission : « l’actuelle mise en œuvre du pacte social pour l’emploi desBruxellois constitue à notre regard une opportunité », notamment eu égard aux Centres de référence en matière d’outillage de pointe àcréer dans ce cadre.

Copie a été envoyée au ministre-président de la Région bruxelloise et au ministre de l’Emploi bruxellois Éric Tomas, ainsi qu’à Pierre Hazette etFrançoise Dupuis. Au point de départ, le courrier devait être adressé au seul Éric Tomas, mais certains membres de la Commission liés à l’enseignementorganisé par la Cocof (dont ce ministre est responsable) s’y sont opposés et ont préféré l’envoyer à la Communauté théoriquement seulecompétente en matière d’enseignement, tout en informant le pouvoir bruxellois. Ces problèmes institutionnels ont à nouveau été évoqués lorsd’une rencontre Cocof – Parlement de la CFWB le 12 décembre qui n’a pas permis de les débloquer mais bien de préciser l’investissement de la Région bruxelloisenécessaire pour correspondre à ce qui aura été investi en Wallonie à l’horizon 2006 : 3 792 771 euros.

1. Cabinet Hazette, bd du Régent, 37-40 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 213 17 00.

2. Commission consultative en matière de formation, d’emploi et d’enseignement de la Région bruxelloise, av. Louise, 166 à 1050 Bruxelles, tél. 02 626 78 38.

Donat Carlier

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