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Environnement/territoire

Des citoyens s'unissent pour créer une «réserve d'effacement» d'électricité

Le risque de «black-out» peut aussi générer de belles solidarités. Regroupés sous le collectif Citizens’ Reserve, des citoyens belges ont décidé de créent une centrale de réduction de la demande électrique. Objectif: baisser leur consommation de 400 MW pour cet hiver.

06-11-2014
© Mr Dalloway / Flickr

De plus en plus d’initiatives voient le jour pour prévenir le délestage. En marge des plateformes discrètement sponsorisées, le collectif Citizens’ Reserve propose de constituer une «réserve d’effacement» de la consommation électrique. Une stratégie pas si oblique, qui appelle davantage à l’intelligence humaine qu’aux compteurs intelligents.

L’idée? Convaincre un grand nombre de citoyens de réduire leur consommation si le besoin s’en fait sentir. Objectif pour cet hiver: atteindre 100.000 inscrits, en 60 jours, pour effacer 400 MW. Mais Citizens’ Reserve lorgne déjà plus loin. D’ici trois ans, la plateforme ambitionne de fédérer 200.000 volontaires. Ce qui représenterait une puissance totale de 1.000 MW.

«Cette réserve viendra ainsi compléter les autres mesures mises en œuvre par les autorités pour lutter contre les risques de pénurie d’électricité sur le réseau belge», explique Frédéric Chomé, initiateur de ce projet et directeur de Factor-X, société de consultance en innovation, développement durable et nouveaux modèles économiques. Objectif ultime: obtenir la rémunération des efforts individuels fournis par les membres, à condition d’être reconnu par le gestionnaire de réseau et par les producteurs.

Petits efforts, effets collectifs

Comment ça marche? Particuliers, communes, écoles et entreprises peuvent s’inscrire sur www.citizensreserve.eu. Il suffit, ensuite, d’indiquer dans quelle mesure on s’engage à réduire sa consommation en cas de pénurie. Le pic prévisible de consommation en hiver se situant entre 17 et 20 heures, le gestionnaire de réseau prévient par simple SMS, quelques heures avant le risque. Si le risque se confirme, les abonnés contribuent à l’atténuer en agissant à leur échelle.

En Bretagne, une initiative similaire réunissant 45.000 personnes a permis de réduire de 2 à 3% la consommation d’électricité de la région menacée par les délestages. Selon un sondage liminaire mené auprès d’un millier de Belges, si 53% acceptent de faire des efforts pour le bien commun sans contrepartie, 44% ne sont prêts à agir que si cela a du sens et qu’ils savent qu’ils sont rejoints par de nombreux autres citoyens. L’union fait l’effort. Et donc la force. Enfin, vous comprenez…

Rafal Naczyk

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