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Regard critique · Justice sociale

«Mettre sur pied une action pertinente d’accompagnement à la création d’entreprise», tel est l’objectif de la Mirec en partenariat avec sept ADL de la région dugrand Charleroi. Calquée sur l’expérience française de couveuse d’entreprises «Système 3 e» 1, l’ASBL Sace 2 (Structure d’Accompagnement à lacréation d’entreprise) doit voir le jour début mars.
«De nombreux obstacles ont dû être franchis, explique Manu Lemaire, porteur du projet à la Mirec. Pourtant des personnes qui sont prêtes à rentrer dans cesystème, on en rencontre tous les jours. Ce n’est pas une décision institutionnelle, elle émane du terrain.» Même constat chez les ADL qui se sont associées auprojet. «Ces dernières se voient assignées des missions, constate Manu Lemaire, mais elles n’ont aucun levier pour les exécuter. Combien de personnes viennent les trouveren tenant le discours suivant : j’ai un projet d’entreprise (snack de quartier, porteur de pain à domicile,…) mais je n’offre pas suffisamment de garanties (bancaires, gestion,…) pour leréaliser.»
La nouvelle formule pilote permettrait à des porteurs de projet d’entreprise de tester leur activité en grandeur réelle sur le marché. La structure de couveuse offrira:
n une couverture juridique de l’activité commerciale dans ses premiers temps pendant une durée limitée,
n conseils et accompagnement,
n un soutien logistique (bureau, informatique,…),
n une aide sur les aspects administratifs et comptables,
n une stimulationà la dynamique de groupe,
n une prise en charge des premiers frais liés à l’activité. (on parle d’une couverture de 200.000 francs non remboursables).
Intérêt du projet : les publics visés par ce dispositif sont des personnes fragilisées bénéficiant d’allocations sociales.
Voilà pour la théorie, la réalité n’est pas aussi simple. Les avantages légitimement générés par notre modèle d’organisation du travail(sécurité sociale, allocation de chômage, distinction nette de statut entre salarié et indépendant, absence de statut de «chômeur-entrepreneur»à la française) peuvent dans ce cas précis se transformer en freins. Le tout est de pouvoir en discuter. Dans ce cadre, le projet Sace vient de franchir un pas important dansl’élaboration de son mécanisme. Le comité de gestion de l’ONEm semble avoir accepté l’idée que les chômeurs créent leur propre emploi s’ilss’inscrivent dans ce projet pilote tout en bénéficiant d’une dispense de pointage et d’une autorisation d’effectuer les premiers gestes liés à leur activité (cequi, en principe, n’est pas compatible avec le statut de chômeur). Le dossier sera certainement suivi de près par une série d’acteurs concernés. Une partie d’entre eux sontinvités au comité d’admission de l’ASBL Sace. (ONEm, le centre d’entreprise et d’innovation Heracles, Occlam – Office d’entreprise des classes moyennes).
1 Systeme 3 e, Aziz Feryelle, Centre Mercure, 445 bd Gambetta à 59200 Tourcoing, tél. : +33 3 20 69 17 60, fax : +33 3 20 69 17 66.
2 Sace ASBL doit encore déposer ses statuts au «Moniteur»; en attendant, la personne de contact est Manu Lemaire à la Mirec, rue de Trazegnies 41 à 6031 Charleroi,tél : 071 20 82 32, fax : 071 30 08 23, e-mail : mirec@ntc.be

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