L’audit sur la Société wallonne du logement (SWL)1 n’est guère brillant. C’est en tout cas ce qui ressort de l’évaluation réalisée par PriceWaterhouse Coopers (PWC). La SWL tempère, son ministre de tutelle exige une réaction forte.
Le 24 octobre, le ministre wallon du Logement, André Antoine2, a présenté à la presse les résultats de l’audit réalisé par PriceWaterhouse Coopers concernant la SWL. Portant sur la période 1998-2006, l’évaluation concerne le contrat de gestion 1998-2002 et la gestion post-contrat de gestion 2002-2006. Elleétait centrée sur l’analyse du contexte économique, social et environnemental du secteur, des effets du contrat de gestion 1998-2002, des objectifs du contrat et de la politiquerégionale après 2002, de la satisfaction des bénéficiaires de services prestés par l’organisme.
Le ministre pointe les faiblesses
Cet audit dévoile un nombre important de faiblesses, estime le ministre. Et de pointer les retards dans la mise en œuvre du Plan exceptionnel d’investissement (PEI) visant larénovation et la mise à niveau du parc locatif social ; les difficultés de concertation avec les sociétés de logement de service public ; la nécessitéd’une direction plus collégiale ; la faiblesse du contrôle des commissaires et manque de professionalisme de ceux-ci ; la confusion dans les rôles de conseil et de contrôle ;les compétences managériales à développer ; un turn-over excessif du personnel ; etc.
André Antoine exige “une réaction forte” de la part de la SWL. Il lui reproche son “manque de proactivité”. Il suggère la réorganisation dela SWL et, entre autres, une direction plus collégiale. Au passage, il déplore que le directeur général de la SWL, Alain Rosenoer, ait supprimé la fonction dedirecteur général adjoint.
La SWL se défend
Dans un communiqué signé par Alain Rosenoer et Michel Quenon (président du conseil d’administration), la SWL rappelle qu’un contrat de gestion avait été conclupour la période 1998-2002 et que depuis 2002, “aucun nouveau contrat de gestion n’a été négocié et signé malgré les demandesrépétées de la nouvelle direction mise en place.” Pour la SWL, “la mission du consultant consistait à réaliser, en concertation avec l’organe de gestionde la SWL, une évaluation du fonctionnement et de l’état du secteur du logement public, en vue de l’élaboration du futur contrat de gestion 2006-2010.”
La SWL renvoie aux conclusions du rapport de PWC qui précisent que :
• “la SWL a globalement exécuté correctement, et jusqu’à aujourd’hui, ses obligations résultant du contrat de gestion historique 1998-2002 ;
• si les termes ‘échec global’ ont bien été utilisés, c’est non pas pour critiquer la gestion post-contrat de gestion (2002-2006) menée par la SWL maispour constater les carences du contrat de gestion historique lui-même ;
• le contrat de gestion est devenu obsolète et n’a pas été reconduit ou renouvelé ;
• il y a donc nécessité d’établir un nouveau contrat de gestion, sur de nouvelles bases, pour recadrer les missions et dynamiser la relation entre Région, SWLet les Sociétés de logement de service public ;
• et de terminer sur l’idée qu’un nouveau contrat de gestion ne produira des effets positifs que si des moyens financiers suffisants et clairement distribués dans toutle secteur sont mis à disposition. Cette partie de la conclusion va tout à fait dans le sens de ce que nous réclamons depuis toujours.”
Nouveaux mandats en 2007
On le voit, des divergences de vue apparaissent dans la lecture de l’audit de PWC. Quoi qu’il en soit, début 2007, le gouvernement procédera à la nomination des nouveauxmandataires wallons au sein de la SWL et un nouveau contrat de gestion devrait courir sur la période 2006-2010. Gageons que ces décisions contribueront au redressement du secteur.
1. SWL, rue de l’Écluse, 21 à 6000 Charleroi – tél. : 071 20 02 11 – fax : 071 30 27 75.
2. Cabinet d’André Antoine, rue d’Harscamp, 22 à 5000 Namur – tél. : 081 25 38 11 – fax : 081 2539 99 – courriel : andre.antoine@gov.wallonie.be