En septembre 2000, la Région bruxelloise (via le cabinet Gosuin1) octroyait 5 millions de francs à la Cellule régionale d’intervention en pollution intérieure(CRIPI) pour lancer un projet pilote baptisé «L’Ambulance verte».
Le projet a pour objectif de fournir rapidement un complément de diagnostic médical à des problèmes de santé liés aux pollutions àl’intérieur de l’habitat. Dans la phase pilote, l’équipe intervient exclusivement à la demande d’un certain nombre de médecins et, plusrécemment, aux demandes de maisons médicales. C’est le médecin qui est l’interlocuteur principal et un rapport technique lui sera fourni avec les conseils deremédiation.
L’équipe de l’Ambulance verte est composée de trois spécialistes qui effectuent les prélèvements mycologiques (ISP), chimiques (IBGE)2 et acarologiques(ACC) ainsi que d’une conseillère éco-sociale (FARES). Cette dernière prend en charge l’accompagnement de l’habitant. Elle l’aide à remplir unquestionnaire relatif à son style de vie et prend note d’un ensemble de caractéristiques du logement (type de mobilier, revêtements de l’habitat, etc.). Six àhuit semaines après, elle lui fournit les conseils de remédiation résultant de l’enquête. Six mois plus tard, elle évalue l’insidence de laremédiation et reprend contact avec le médecin prescripteur pour évaluer l’impact de l’intervention sur l’évolution médicale du patient.Initialement, une centaine d’enquêtes était prévue. Mais après une mise en route prudente, l’équipe a effectué 80 enquêtes en un an. Lebudget de cinq millions est renouvelé en 2001-2002 pour poursuivre et approfondir l’expérience pilote et réaliser 100 nouvelles enquêtes.
Les premiers constats en termes d’organisation de la première expérience établissent que l’accompagnement et le suivi prennent plus de temps que prévu etnécessiteront que l’intervenante sociale passe d’un temps partiel à un temps plein. L’équipe compte s’adjoindre les conseils du milieu de la constructionpour l’aider à distinguer les problèmes qui trouvent leur origine dans la conception de l’habitat de ceux dus au comportement de l’habitant. Au niveau desenquêtes menées, sur les 80 visites, l’Ambulance verte a observé une série de pollutions chimiques en suspension dans l’air dues aux produits d’entretiende nettoyage, aux diffuseurs continus, aux nouveaux vinyls, aux colles, aux meubles en contreplaqué, à la consommation de tabacs et à l’utilisation de désodorisantspour masquer les odeurs de fumée. Ces constats ont amené à aiguiller les habitants vers une consommation rationnelle des produits et à une meilleure ventilation del’habitat. Cinq cas graves ont nécessité le déménagement des habitants parce que des champignons ont été localisés dans des habitations danslesquels vivaient des enfants en bas âge. Environ un tiers des visites ont eu lieu dans des logements sociaux, certaines ont été menées dans des villas.
Les responsables précisent que les résultats d’analyse sont destinés à un usage médical et ne peuvent être utilisés comme expertise del’habitation. À ce titre, ils ne pourraient dès lors servir à un locataire pour attaquer son propriétaire en justice. Pour les responsables, outre qu’iln’est pas évident de localiser les polluants dans le logement, il n’est pas non plus aisé de démontrer la relation causale entre la présence de substancestoxiques dans l’environnement du patient et les symptômes qu’il présente.
1 Cabinet Gosuin, av. Louise, 54/10 à 1050 Bruxelles, tél. : 02 517 12 00.
2 IBGE – Institut bruxellois de Ggstion de l’environnement – Laboratoire de recherche en environnement, Gulledelle 100 à 1200 Bruxelles, tél. : 02 775 77 69 –contact : Sandrine Bladt (coordonatrice).
Archives
"Ambulance verte : projet pilote d'intervention en pollution intérieure"
eric
27-08-2001
Alter Échos n° 103
eric
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