Ces vingt dernières années ont vu la consommation des drogues augmenter de manière très importante, particulièrement en ce qui concerne les drogues illicites etcertains médicaments psychotropes; les drogues licites, comme l’alcool et le tabac, n’en continuent pas moins à poser, elles aussi, un défi majeur pour lasanté publique. Le gouvernement fédéral a adopté à ce propos en 2001 une «note politique relative à la problématique de la drogue», enmettant l’accent sur la nécessité de considérer le problème de la toxicomanie comme un problème de santé publique. Divers points d’action de ceplan, notamment en ce qui concerne l’aide et l’organisation des soins, nécessitent une collaboration des Communautés et des Régions; ce plan a fait l’objetd’un avis sollicité auprès de la Région wallonne. Une des mesures préconisées consiste à développer les «circuits de soins locaux»mettant en lien les divers acteurs susceptibles d’intervenir dans le parcours de soins de l’usager. C’est l’objet de l’avant-projet de décret relatif àl’agrément et au subventionnement des réseaux d’aide et de soins et des services spécialisés en assuétudes adopté ce 13 juin par le gouvernementwallon. «Au concept de “circuits de soins”, précise le cabinet Detienne1, il a été préféré, dans le présent avant-projet, le terme‘réseau de soins’, indiquant ainsi le souci de rendre l’usager acteur de sa santé, choisissant librement le type d’aide qu’il souhaite recevoir.»
Les grands axes qui sous-tendent le projet :
1 Élargissement du Décret à la prise en compte de l’ensemble des assuétudes : il s’agit non seulement de la dépendance aux drogues illicites, mais aussià l’alcool, au tabac, et aux jeux;
2 L’accent est mis sur la mise en réseau. En effet, étant donné les nombreuses initiatives existantes, il s’agit surtout de les identifier, s’appuyer sur elles,de mieux définir la répartition des tâches entre elles dans une logique de partenariat et de participation. Ainsi, c’est le réseau, constitué en asblréunissant l’ensemble des acteurs concernés, qui définira un projet pour trois ans à partir des ressources existantes et en fonction des besoins àcouvrir;
3 La territorialité : afin d’arriver à couvrir l’ensemble du territoire wallon et d’éviter le recouvrement et une dispersion des moyens, il est proposéde procéder à un découpage territorial, lequel se fera, autant qu’il est possible, en concordance avec le découpage territorial effectué dans le cadre de lastructuration des soins de première ligne;
4 La non-sectorisation : il est apparu important de ne pas créer un nouveau secteur spécifique qui viendrait s’ajouter aux existants. L’accent mis sur le travail enréseau devrait permettre d’atteindre cet objectif en mettant en lien un ensemble de partenaires appartenant à des secteurs différents. Cependant, des centresspécialisés existent et apportent une contribution essentielle au système. «Un équilibre a été recherché entre ces deux aspects :l’agrément d’un service spécialisé pourra ainsi être octroyé s’il fait partie d’un réseau et avec l’accord decelui-ci»;
5 Il s’agit de créer un réseau d’intervenants opérant exclusivement dans le cadre de l’aide aux personnes, sur une base volontaire. Le réseau ne peutdonc pas associer des acteurs de l’appareil répressif, cela pour garantir au maximum la confidentialité et, par là, un maximum d’accessibilité. Celan’empêche pas que le réseau puisse prendre en charge des personnes qui se présentent sous la pression de l’injonction thérapeutique par exemple, pour autant quel’usager ait pris librement l’initiative de sa démarche;
6 Différentes missions ont été déterminées afin de couvrir au mieux la diversité des besoins, et tout réseau devra remplir d’une manièreou d’une autre les différentes fonctions, éventuellement en déléguant certaines d’entre elles à un centre spécialisé, ou encore enétablissant des partenariats avec des réseaux ou des institutions localisés en dehors du territoire concerné;
7 Un respect des options philosophiques et thérapeutiques de l’usager est prévu : on ne pourra imposer un sevrage au patient et, à l’inverse, l’offre de soinsdevra prévoir obligatoirement cette possibilité.
Les principaux objectifs poursuivis par le décret :
> Renforcer la cohérence des actions menées dans une logique de réseau rassemblant l’ensemble des acteurs concernés;
> Pérenniser les services spécialisés en assuétudes qui mènent une action intégrée dans le réseau;
> Améliorer la qualité et l’accessibilité des services offerts, notamment par une meilleure répartition géographique.
Il faut également préciser qu’il s’agit d’un décret visant à inciter les différents acteurs à se constituer en réseau, sansprévoir aucune sanction pour ceux qui refuseraient de s’inscrire dans cette logique. Seuls seront agréés et subventionnés ceux qui se conforment aux dispositions dudécret.
1 Infos auprès du cabinet Detienne, rue des Brigades d’Irlande, 4 à 5100 Namur, tél. : 081 32 34 11, fax : 081 32 34 29, courriel : detienne@gov.wallonie.be, site: http://detienne.wallonie.be/
Archives
"Adoption de l'avant-projet de décret relatif aux réseaux de soins en matière d'assuétudes"
catherinem
09-09-2002
Alter Échos n° 126
catherinem
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