Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Favoriser le reclassement et/ou la reconversion de travailleurs en cas de licenciements collectifs, qui font suite à une fermeture totale ou partielle d’entreprise. Voilà lamission première de ce que l’on a nommé les cellules de reconversion1. On dénombre actuellement, quelque dix cellules sur le territoire de la Région wallonne.Exception faite de la cellule mise en place pour les travailleurs de la Sabena2, les autres sont qualifiées de «traditionnelles»3.
Compte tenu de la clôture de cinq d’entre elles, le 30 septembre prochain, dont quatre sur le territoire de Mons-Borinage, la ministre de l’Emploi et de la Formation, Marie Arena, arécemment analysé leurs effets et conséquences sur les travailleurs et tiré diverses conclusions à leur propos. Et de rappeler : «Sans partenariat avec lesorganisations syndicales, les cellules de reconversion n’existeraient pas ! Une cellule n’est jamais mise en place avant que le processus de concertation n’ait eu lieu. Àl’inverse du phénomène d’outplacement4 très usité en Région flamande, il n’est pas question de soutenir et de soulager les entreprises quand ellesdécident de licencier, mais de soulager les travailleurs dans ce processus de licenciement.»
Selon la ministre, l’efficacité des cellules est prouvée : «La Région wallonne va mieux, d’un point de vue macro-économique. La production industrielle aaugmenté de 0,3% en Wallonie alors qu’elle connaît une baisse de 0,2% sur l’ensemble du territoire. Et le nombre de demandeurs d’emploi a diminué. Ce qui ne veutpas dire que tout va bien. Les cellules de reconversion ne sont pas des remèdes miracles. S’il n’y a pas d’entreprises pour créer de l’emploi, cela ne marchepas. Pour faire de l’accompagnement social, il faut une dynamique…»
Les chiffres
Au 15 août 2002, voici les résultats chiffrés des cellules de reconversion :
> Soit pour les 9 cellules «traditionnelles» : 1.396 personnes concernées. Parmi elles 338 sont en prépension, 562 sont à l’emploi, 496 sont toujoursdemandeuses d’emploi. Taux d’insertion actuel : 53%.
> Pour la Sabena : 1.976 personnes au départ dont 279 jamais inscrites au Forem. Soit sur 1.697 travailleurs concernés : 893 sont à l’emploi, 803 toujours demandeursd’emploi, 196 sont en formation. Taux d’insertion : 52%.
Conduire l’entreprise à mettre en place elle-même la cellule de reconversion
Le rôle des accompagnateurs sociaux est essentiel, puisqu’ils sont garants du lien social du travailleur avec son passé et son entreprise. C’est donc dans cette optique queMarie Arena souhaite faire de cette reconversion un droit pour les travailleurs. «Nous sommes en train d’y réfléchir, avec les représentants des travailleurs. Il fautsavoir qu’il n’existe pas de base légale. L’idée est de réfléchir à une base légale minimum pour savoir jusqu’où letravailleur pourra négocier. Et idéalement conduire l’entreprise à mettre en place elle-même la cellule de reconversion.»
Dans le même temps, la ministre souhaite encourager les entreprises à permettre à ses travailleurs d’entrer dans un processus de formation tout au long de leur vieprofessionnelle via les «incitants à la formation»5. Sur la base de ce décret, tous les plans formations subventionnés par le Forem et mis en place dans lesentreprises, devront être validés par les organisations syndicales.
1 Le terme officiel est Plan d’accompagnement des Reconversions. Initié par le Forem, ce plan se fonde primo, sur la nécessité de prendre, en collaboration avec lesorganisations syndicales, des mesures adéquates d’accompagnement social liées aux répercussions du licenciement ; secundo, sur les caractéristiques du marchéde l’emploi qui conduira le travailleur à changer plusieurs fois d’emploi ; tertio, sur les besoins particuliers en formation et réadaptation professionnelle destravailleurs touchés.
2 Qui comprend sept antennes, réparties sur neuf sites.
ä Yorkshire (Mons), Axial (Seneffe), Sirap Gema (Feluy), L’Escalier (Binche), Eldon (Nivelles), Continental, Nordifa (Liège), Interlac et Isola (Verviers). La cellule des AteliersMécaniques (Morlanwelz) s’est mise en place le 1er septembre dernier.
4 Recaser le travailleur avant même de discuter le volet social.
5 Ce décret concernerait la formation non liée à la force de travail… Les compétences que le travailleur pourra valoriser ailleurs, sans attendre la crise.

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)