Financer le lien, pas la brique

Pourtant, nous explique Céline Tellier, avec le projet Tiers-Lieux, «il ne s’agissait pas seulement de financer de la brique. Ni de financer un projet qui part de zéro, mais de pérenniser des structures comme celle-ci. Au départ du projet ‘Tiers-Lieux’, il y a le constat de la désertification des services dans les zones rurales. La crise sanitaire a développé fortement le télétravail, la digitalisation des services ce qui fait qu’on n’a plus de guichets, plus de contacts avec une personne.»

La ministre wallonne poursuit: «La demande de lien social est forte, surtout dans les régions rurales. J’ai voulu développer des projets qui créent du lien et de la proximité.» Un budget de 12 millions pour trois ans a été dégagé, mais ce sera un «one shot». «Il n’y aura pas de nouvel appel à projets. Je ne voulais pas saupoudrer les aides, nous dit Céline Tellier, mais bien financer des projets concrets, les aider à avoir plus de personnel notamment. On veut les aider à se professionnaliser.»

On évoque le futur et notamment celui de la rue où se trouve Agricovert. La Ville de Gembloux a des projets immobiliers à court terme. Elle veut détruire l’usine en ruine derrière la gare, construire un tout nouveau quartier qui s’étendra de la gare à la nationale en passant par la rue où se trouve la coopérative.

On suit encore Pia et les partenaires d’Agricovert dans le grand entrepôt. «Ici s’installe une coopérative d’emprunt de matériel électroménager et de jardinage, Usitoo. La distribution se fera par les camionnettes d’Agricovert.» On rejoint le coin «dégustation». Le couple âgé est parti. Tout le monde s’installe autour d’un café, de gâteaux et d’éclairs au chocolat confectionnés par la coopérative. Les éclairs disparaissent à la vitesse attendue des éclairs. On évoque le futur et notamment celui de la rue où se trouve Agricovert.

La Ville de Gembloux a des projets immobiliers à court terme. Elle veut détruire l’usine en ruine derrière la gare, construire un tout nouveau quartier qui s’étendra de la gare à la nationale en passant par la rue où se trouve la coopérative. «AgricoTiers sera au centre du projet», assure la directrice du CPAS de Gembloux. Pia Monville ne s’inquiète pas. La transformation du quartier suscite chez elle d’autres projets. Raser le bâtiment pour en construire un qui soit énergétiquement plus durable, accueillir des services sociaux, créer une coopérative immobilière sociale. «C’est pour le long terme», précise-t-elle, avec un grand sourire.