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Regard critique · Justice sociale

Economie

Un tiers de l'associatif dans le rouge

Quand on évoque son avenir financier, le secteur associatif ne voit pas la vie en rose. C’est le moins que l’on puisse dire. Pour sa quatrième édition du baromètre de la vie associative, la Fondation Roi Baudoin (FRB) a demandé au bureau d’études Ipsos d’interroger 700 directeurs d’associations. Un tiers des responsables interrogés disent constater une dégradation de leur situation économique en 2013. C’est deux fois plus qu’en 2011, où ils étaient 17 % « seulement » à s’en inquiéter.

Quand on évoque son avenir financier, le secteur associatif ne voit pas la vie en rose. C’est le moins que l’on puisse dire. Pour sa quatrième édition du baromètre de la vie associative, la Fondation Roi Baudoin (FRB) a demandé au bureau d’études Ipsos d’interroger 700 directeurs d’associations. Un tiers des responsables interrogés disent constater une dégradation de leur situation économique en 2013. C’est deux fois plus qu’en 2011, où ils étaient 17 % « seulement » à s’en inquiéter. En 2013, une association sur cinq affirme par ailleurs avoir rencontré des difficultés de trésorerie. Et le monde associatif ne semble guère plus optimiste en ce qui concerne l’année à venir. Une association sur deux estime que la situation économique du secteur va encore se dégrader en 2014.

 La réalité des chiffres

Voilà pour le sentiment d’insécurité financière. Qu’en est-il de la réalité statistique ? En octobre, Alter Échos consacrait son dossier à la crise (lire AE n° 367). Il en ressortait, notamment, que les effets de la crise financière dans l’associatif restent difficilement objectivables. Pour diverses raisons : les données disponibles ont souvent une longueur de retard sur la réalité, la crise économique se superpose à une crise plus structurelle et plus profonde…

Pour la première fois, le baromètre de la FRB s’attelle à ce délicat travail d’objectivation en épluchant les comptes déposés à la Banque nationale par plus de 6 000 associations. « C’est la première fois que l’on confronte les sondages, qui donnent une mesure du sentiment de crise, avec la réalité des chiffres », relève Benoît Fontaine, conseiller à la FRB. Les comptes confirment la tendance exprimée par les associations : 33 % d’entre elles affichent des pertes sur l’exercice 2012. « La crise financière de 2008 se marque avec un effet retard, commente-t-il. On voit un impact brutal lors de l’année 2008. Une légère reprise a eu lieu vers 2009-2010, mais une érosion progressive est enregistrée depuis deux ou trois ans. »

Si l’on observe l’évolution depuis 2006, le nombre d’associations en perte est en augmentation de quelque 7 %. « Les pertes sont souvent de plus en plus lourdes et les associations qui sont en bénéfices voient leurs marges diminuer », ajoute Benoît Fontaine pour obscurcir encore un peu le tableau. « Une bonne nouvelle, malgré tout : les associations sont peu endettées. » En effet, peut-on lire dans le baromètre, 81 % des associations de tailles moyennes ne recourent pas au crédit et la proportion s’élève même à 86 % pour les plus petites structures.

Autre enseignement du baromètre, les bénévoles sont de plus en plus sollicités. Un constat qui interpelle Benoît Fontaine. « On a le sentiment que les associations recourent aux bénévoles pour pallier des restrictions d’emplois ou pour ne pas devoir engager. On demande aux bénévoles d’être professionnels, on leur fait passer des entretiens préalables, voire d’évaluation. Or le bénévolat doit rester une activité que l’on fait pour la reconnaissance et pour la valorisation. »

 

L’Observatoire permanent de la vie associative

L’Observatoire permanent de la vie associative, créé en 2012 par la Fondation Roi Baudouin, a pour mission de collecter des données sur des thèmes comme l’évolution de l’emploi, le volontariat, les ressources des associations… Une façon de mieux faire connaître ce secteur qui, défini au sens large (asbl, fondations, partis politiques, temporels du culte, unions professionnelles, syndicats et hôpitaux privés), représente tout de même 5,5 % du PIB et 431 700 travailleurs, soit 11,5 % de l’emploi salarié ! Notons aussi que son poids économique s’est accru les dix dernières années grâce à une croissance annuelle moyenne 2,5 fois plus élevée que celle du reste de l’économie.

 

Alter Échos n° 367 du 11.10.2013 : Ceci n’est pas une crise ? (dossier)

En savoir plus

Fondation Roi Baudouin :

– adresse : rue Brederode, 21 à 1000 Bruxelles

– courriel : [mail=fontaine.b@kbs-frb.be]fontaine.b@kbs-frb.be[/mail]

– tél. : 02 549 03 04

– site : http://www.kbs-frb.be

Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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