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Regard critique · Justice sociale

Un des trois nominés pour le prix «Organisation publique de l’année» (équivalent pour le secteur public du prix «Entreprise de l’année»), le service public fédéral de programmation Intégration sociale est pourtant bien amené à disparaître. C’est ce que prévoit l’accord politique du gouvernement fédéral.

Afin d’assurer une «efficience accrue» des administrations fédérales et un meilleur service aux citoyens/usagers, l’accord du gouvernement fédéral l’énonce clairement: il s’agira, d’une part, de réduire «de façon substantielle» le nombre de services publics fédéraux (SPF), d’institutions publiques de sécurité sociale (IPSS) et d’organismes d’intérêt public (OIP), et, d’autre part, de supprimer les services publics de programmation (SPP). Parmi ces derniers, le SPP Intégration sociale.

Les rumeurs autour d’un scénario de substitution du service de programmation circulent ici et là. Alors que certains parlent d’un atterrissage dans le SPF Sécurité sociale, d’autres évoquent un fractionnement dans différents SPF: celui de Jan Jambon pour la Politique des grandes villes, celui d’Elke Sleurs pour la Lutte contre la pauvreté, celui de Willy Borsus pour l’Intégration sociale et celui de Bart Tommelein pour la Lutte contre la fraude sociale. Mais à ce stade, il ne s’agit là que d’on-dit. «On ne sait rien», nous confirme Claude Emonts, président de la Fédération des CPAS wallons.

«Ce qui est clair, c’est que notre mission est de plus en plus nécessaire en temps de crise, commente Julien Van Geertsom, président du SPP IS. On peut être sûr que cette mission sera réalisée sous une forme ou sous une autre.»

Une chose est sûre, il est prévu que le Collège des présidents des services publics fédéraux et de programmation fasse une proposition de réorganisation du service pour fin juin. Une proposition à laquelle succédera celle du ministre de la fonction publique, Steven Vandeput, devant le Conseil des ministres, en septembre prochain. Encore faut-il que les délais soient respectés. Ce qui n’est pas garanti.

Un contrat de gestion pour mieux négocier

«Il y a des scénarios qui circulent, mais je doute que les meilleurs circulent déjà.» Julien Van Geertsom, président du SPP IS

De son côté, le SPP IS a pour obligation de préparer son contrat de gestion pour juin prochain. «Ce travail est réalisé de manière participative, en impliquant nos partenaires (les CPAS entre autres), en interne, et via une analyse SWOT de notre organisme [Strengths pour forces, Weaknesses pour faiblesses, Opportunities pour opportunités, Threats pour menaces, SWOT est un outil permettant de déterminer les options stratégiques envisageables d’une entreprise, NDLR]. Ce sera notre base pour discuter avec les autres institutions, pour renforcer les synergies, les collaborations avec les autres entités.»

Reste à savoir quel sera le poids qui sera donné au SPP et à son président dans ces discussions. «Il y a des scénarios qui circulent, mais je doute que les meilleurs circulent déjà. Je n’ai peur d’aucune discussion. Si on est bien préparé, je suis convaincu que l’on trouvera des solutions», commente le président du SPP, qui semble doté d’un optimisme à toute épreuve.

«Cela peut ne pas avoir beaucoup d’influence, réagit quant à lui Claude Emonts, si le SPP est déplacé d’un bloc ailleurs. Mais si on découpe cette administration en tranches napolitaines, et que certaines parties sont confiées à des personnes qui sont hostiles aux CPAS, cela peut avoir des conséquences fortes.» Affaire à suivre…

Marinette Mormont

Marinette Mormont

Journaliste (social, santé, logement)

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