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Regard critique · Justice sociale

Fin mai, Présence et Action culturelles organisait une rencontre-débat sur la bureaucratisation du travail socioculturel. «Aujourd’hui, travailleurs et associations tirent la sonnette d’alarme: le temps consacré à la recherche de financements puis à leur justification réduit considérablement le temps de travail de terrain avec les publics bénéficiaires de leurs actions. Quel temps reste-t-il pour penser, mener et faire évoluer nos projets réels?», pouvait-on lire dans la présentation. Une invitation qui nous a donné envie de consacrer notre couverture à cette problématique trop bien connue de nos lecteurs.

«Des dossiers de demande de subventions aux grilles d’évaluation, le secteur associatif croule sous le poids de la paperasse. De nos jours, pour obtenir des financements, une association doit rarement ‘juste’ rendre un petit dossier bien ficelé. La plupart du temps, il lui faudra prendre connaissance d’un guide de bonnes pratiques pour remplir comme il se doit le dossier à remettre aux pouvoirs subsidiants. Il lui faudra trouver les mots justes, entrer dans les cases prévues à cet effet, biffer les mentions inutiles. Il lui faudra remplir des grilles d’évaluation, remettre des documents justificatifs. Et assortir le tout d’un rigoureux budget», constate notre journaliste, Céline Teret (lire « sous le joug de l’administration »).

Présenter, défendre, budgéter, évaluer, justifier, et recommencer. Encore et encore. Sans se décourager. Le secteur associatif est prié de rendre des comptes. Il le fait pour des raisons louables, brandies par les pouvoirs publics: bonne gouvernance, transparence, efficacité, justification des dépenses publiques. Obligées de gagner et justifier le moindre euro dépensé pour leurs actions, les associations liront avec un goût d’autant plus amer les articles de la presse quotidienne qui s’amoncellent depuis une semaine sur le scandale de gouvernance qui vient d’éclater au Samusocial.

Comment parvenir à concilier les objectifs de bonne utilisation des deniers publics, tout en garantissant l’indépendance et la créativité du secteur associatif (1)? La question est urgente. Mais un autre chantier semble aujourd’hui largement prioritaire: que les pouvoirs publics, éclaboussés par les scandales, se réforment pour donner l’exemple.

  1. Relire à ce propos notre article «Charte associative: un projet mort-né?», publié dans Alter Échos n°420, mars 2016, par Manon Legrand.
Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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