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Regard critique · Justice sociale

Cet article s’intègre dans un dossier sur la crise politique (juin 2017). Lire ici le dossier «Crise politique: ça va trancher?»

«Nous veillerons à mettre en œuvre ce qui a été décidé.» Tel est le message que tentait de faire passer Maxime Prévot, ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine.

Les dossiers sur la table du ministre cdH sont nombreux. Les allocations familiales sont certainement au cœur de toutes les attentes. Suite au transfert de compétences engendré par la sixième réforme de l’État, la Région wallonne hérite d’un budget de 2,25 milliards d’euros qui sera géré par la toute nouvelle Agence pour une vie de qualité (Aviq).

En février dernier, le gouvernement avait adopté une note-cadre présentant un «nouveau modèle d’allocations familiales». À chaque enfant né, une allocation de 155 euros devait être versée mensuellement, majorée dans certaines situations difficiles. Le dossier, présenté sous forme de décret, doit être discuté le 13 juillet.

Du côté du cdH on veut croire que ce texte emblématique passera très vite avec cette majorité, en phase de divorce, certes, «mais toujours de plein exercice» (dixit Maxime Prévot), afin que tout soit en place au 1er janvier 2019. On renvoie donc la patate chaude au PS pour qu’il adhère au projet de décret.

Au cabinet de Paul Magnette on affirme qu’on ne bloquera pas des dossiers «vraiment finalisés» sur lesquels «il y avait un accord politique». Donc a priori c’est bon pour les allocs. Mais, nous glisse-t-on, jusqu’à présent, le texte «n’était pas complètement finalisé». Une manière de rappeler que le PS ne compte pas se laisser faire suite au refus du cdH d’acter la fin de la redevance télé, et qu’il pourrait lui aussi répondre à l’obstruction par l’obstruction.

Quant aux 187 millions d’euros de nouvelles subventions pour développer le secteur des maisons de repos, elles seront bien versées.

Chaque parti joue avec ses leviers. La prochaine victime sera certainement l’assurance autonomie, un projet qui vise à améliorer l’accompagnement en fin de vie grâce à une cotisation de 50 euros prélevée auprès des ménages wallons. Ce mastodonte gouvernemental était avant tout porté par le cdH. Certes, la majorité avait trouvé un accord sur le principe de cette assurance, il y a plus d’un an. Mais le gouvernement continuait de s’écharper sur les modalités de mise en œuvre (notamment sur l’absence de progressivité du prélèvement obligatoire). Il est donc très probable que cette assurance soit rediscutée au sein de la prochaine majorité.

Quant aux 187 millions d’euros de nouvelles subventions pour développer le secteur des maisons de repos, elles seront bien versées. «Car cela a été validé par le gouvernement», nous dit-on au cabinet de Maxime Prévot. Notons que le versement de cette manne devait s’accompagner d’une «révision des normes», donc d’un travail législatif. Celui-ci est mis entre parenthèses.

Maxime Prévot expliquait au parlement wallon que toutes les subventions qu’il avait prévu d’octroyer feront l’objet d’un «traitement administratif ad hoc». Mais, lorsque ces demandes sont supérieures à 25.000 euros, elles nécessitent l’accord du ministre du Budget, nommé Christophe Lacroix, et qui est socialiste.

Enfin, le cabinet du ministre Prévot affirme avancer dans le dossier de l’accueil des gens du voyage. L’avant-projet de décret a été approuvé en première lecture du gouvernement wallon mi-juin, juste avant que le président du cdH ne débranche la prise. Aujourd’hui, le texte a été renvoyé pour avis à l’Union des villes et communes de Wallonie, la Commission wallonne de l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère et l’Association des provinces wallonnes. Ces différentes instances disposent d’un mois pour rendre leur avis. Avec la période de vacances, la seconde lecture par le gouvernement ne devrait finalement pas avoir lieu avant la rentrée.

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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