Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale
CC - Ivan Constantin

«Le sexe ou le CPAS?», titrions-nous dans le dernier édito d’Alter Échos. Un titre qui a fait mouche visiblement d’après les statistiques enregistrées sur notre site. Est-ce le mot «sexe»? Est-ce le mot «CPAS»? L’article a dominé le podium des articles les plus lus du mois, talonné de près  par un article sur les transfrontalières du sexe en province de Luxembourg, daté de 2012, ayant fait mystérieusement sa réapparition dans le classement, Google sait pourquoi. L’effet buzz s’estompant, un article sur la réforme des APE parvenait heureusement à se hisser in extremis sur la deuxième marche du podium la semaine passée. L’honneur est sauf! Car nous savons, amis lecteurs, que vous êtes des gens sérieux. Les statistiques du dernier édito le démontrent, une fois passé le titre un peu racoleur, vous avez consacré en moyenne 4 minutes 30 (un bon score sur le Web et on vous en remercie!) à lire notre prose sur les politiques d’activation et de lutte contre la fraude sociale. Mais ainsi est fait l’être humain, il ne peut s’empêcher d’avoir le regard accroché par les titres… accrocheurs. On nous enseigne même ça sur les bancs des écoles de journalisme: «Des quotidiens populaires tu vendras, si la règle des trois S tu emploies.» Avec un grand S, comme dans Sexe, Sang et Sport (une variante, la règle des 4 S, y ajoute une dose de scandale).

Dans le dernier numéro du … bis (… Bruxelles informations sociales) «À quoi bon? Médiatiser le social»1, le Conseil bruxellois de coordination sociopolitique (CBCS) déplore que les questions liées à la pauvreté n’attirent pas davantage l’attention des lecteurs. «Diffuser des sujets sociaux aujourd’hui serait une source de zapping, de perte d’audience et donc de pertes publicitaires. Les questions sociales, les causes de la pauvreté, cela n’intéresserait pas les gens, elles ne concerneraient qu’une infime partie, démunie, de notre population, et elles ne rapporteraient rien, ni économiquement ni symboliquement parlant. Ce sont des sujets qui ennuient, surtout dans une société de la spectacularisation et de ‘l’infotainment’ qui doit plaire et divertir, à tout instant! Alors, franchement, pourquoi insister? Changeons de sujet pour notre dossier et passons à autre chose?… Pas question!», s’exclame Stéphanie Devlésaver, chargée de projets et journaliste pour le CBCS.

Chez Alter, nous avons trouvé la solution radicale. Pour la bonne cause, nous avons passé les titres de notre nouvelle édition à la moulinette de la presse à sensation. À découvrir donc, dans ce dossier spécial «massacre à la hache» qui fait la couverture de l’Alter Échos 454, l’excellente analyse politique «Pilier, demain j’enlève le bas?», suivie de l’enquête tout aussi passionnante, «Emploi: le complot maçonnique!». Au rayon actualité, on a eu chaud! Lire «Le non-marchand au bord de l’implosion, le témoignage poignant d’Huguette» Côté sport, notre reporter anversois revient sur cet exploit incroyable «Un Afghan remporte la médaille de saut à la perche!» À découvrir également, en Wallonie, un reportage exclusif au cœur d’un groupement d’activistes dévoreurs de carottes: «Namur: l’invasion bio-bobo!» Mais Alter Échos n’est pas une presse à sensation et c’est mieux ainsi. Bonne lecture!

 

  1. «À quoi bon? Médiatiser le social», Bis, octobre 2017, n°175.
Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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