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Migrations

Un rapport qui plaide en faveur de la protection des victimes

Le Centre fédéral Migration a présenté, ce mercredi, son « premier » 17ème rapport annuel sur la Traite des êtres humains. Le document pointe le rôle essentiel des services de première ligne dans la reconnaissance des victimes.

15-10-2014
© Flickr

C’est le premier rapport du Centre fédéral Migration en tant que rapporteur indépendant sur la traite des êtres humains. Dans sa nouvelle mouture, présentée ce mercredi, le rapport met l’accent sur la détection et la protection des victimes d’exploitation, ainsi que sur l’importance de la poursuite des auteurs. Distinguant victimes d’exploitation sexuelle et victimes d’exploitation économique, le rapport insiste aussi sur le « rôle essentiel » des services d’aide de première ligne et l’importance du démarrage du dossier.

Dans le « Rapport annuel Traite des êtres humains 2013 », le Centre se penche également sur la situation des victimes de traite. « S’il existe différents profils de victimes, il n’existe qu’un seul statut de victime. Un statut adapté à chaque profil permettrait donc de répondre plus justement à leurs besoins », plaide Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre fédéral Migration. Une personne qui se trouve, par exemple, dans un réseau d’exploitation sexuelle et que l’exploitant a rendu dépendante à la drogue a d’autres besoins et attentes qu’une autre victime d’exploitation sexuelle.

Une autre problématique importante est celle des victimes d’exploitation sexuelle clandestine : elles ne veulent pas bénéficier du statut de victime par peur d’être confrontées à leurs auteurs, pointe le rapport. « Un traitement approprié pourrait par conséquent permettre de poursuivre efficacement les auteurs et de mieux protéger les victimes », conclut Patrick Charlier.

Côté chiffres, 116 personnes ont intégré le statut de victime et 72 victimes ont reçu une autorisation de séjour définitive l’année dernière. Il y a eu 1.108 constats d’exploitation d’êtres humains en 2013 (896 en 2012, 957 en 2011), selon la Banque de données nationale (BNG) de la police. Quelque 586 de ces cas sont relatifs à des faits d’exploitation sexuelle. Par contraste, selon les chiffres du Service de la politique criminelle, il y a eu 70 condamnations pour traite des êtres humains en 2013 (77 en 2012, 68 en 2011). Un recomptage qui sera effectué fin 2014 fera sans doute augmenter ces chiffres.

Rafal Naczyk

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