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Regard critique · Justice sociale

Petite enfance / Jeunesse

Traverser les frontières avec les adolescents

Outre-Mur, c’est le nom du projet lancé par quatre étudiantes en dernière année à l’IHECS. Intéressées par la problématique des murs physiques séparant des communautés, elles ont réalisé un documentaire et un dossier pédagogique à ce propos. Des enseignants se sont appropriés l’outil. Ils continuent à donner vie au projet notamment grâce à une exposition.

26-05-2016
©Nidae El Mohammadi, élève à l'IND. Photo prise près de l'Avenue Victor Olivier à Anderlecht.

«Outre-Mur», c’est le nom du projet lancé par quatre étudiantes en dernière année à l’IHECS. Intéressées par la problématique des murs physiques séparant des communautés, elles ont réalisé un documentaire et un dossier pédagogique à ce propos. Des enseignants se sont appropriés l’outil. Ils continuent à donner vie au projet, notamment grâce à une exposition.

Bengladesh-Inde, Israël-Palestine, Turquie-Syrie. On dénombre plus d’une cinquantaine de murs frontaliers dans le monde, cinq fois plus que durant la guerre froide. Hélène, Lucie, Julie et Fanny, quatre étudiantes de l’IHECS sont parties de ce constat. Dans le cadre de leur mémoire médiatique, elles ont réalisé un dossier pédagogique concernant la problématique des murs. Ce carnet rassemble des informations théoriques sur le thème et des activités réalisables dans plusieurs cours du secondaire. Testé dans quatre écoles différentes, il a permis d’évaluer l’impact du projet dans le milieu scolaire. Le cœur du dossier pédagogique est un documentaire sur Belfast (voir encadré) réalisé par les étudiantes. «Nous avons choisi Belfast pour sa proximité. Il nous semble primordial de montrer que ce phénomène n’est pas propre aux populations issues de l’autre coté du globe», justifie Lucie. Le professeur peut ensuite développer différentes activités pour aborder la thématique avec les élèves. Un exercice propose ainsi aux adolescents de prendre en photo la représentation des murs dans leur quotidien. À l’Institut Notre-Dame à Anderlecht, partie intégrante au projet, l’activité suscite la surprise. Les élèves se sont pris au jeu. Tellement bien que leur professeur de géographie a voulu mettre leur travail en avant en organisant une exposition (voir encadré «Infos pratiques»).

Le cas de Belfast

Dans la ville de Belfast, en Irlande du nord, 100 murs séparent encore les protestants des catholiques suite à la guerre civile qui les opposa. En 1998, des accords mettent fin au conflit.

Les murs derrière l’objectif

Anderlecht. 11 heures. Dans la salle appelée « Forum », plus communément connue comme l’étude, les murs sont décorés d’une vingtaine de photos. Murs physiques ou psychiques, les élèves ont choisi de montrer des frontières de tous les jours. Racisme, immigration, militaires en rue, frontières linguistiques, beaucoup de thèmes font écho à l’actualité. Le sujet des réfugiés syriens touche Nidae : «Nous devons nous opposer à l’intervention de la Belgique en Syrie. Nos missions là-bas apportent le chaos, et le chaos amène le terrorisme» se révolte la jeune fille. «L’Europe, le continent le plus riche du monde interdit l’accès au plus démunis en prétendant faire face à une crise migratoire grave. Mais s’agit-il vraiment de la plus grave crise migratoire ou de la plus grave crise morale ?», s’interroge-t-elle. Une réflexion parmi d’autres qui ont poussé le professeur de géographie, André Drouart, à lancer l’exposition : «C’était une surprise de voir l’investissement des élèves et leurs réactions. J’ai voulu montrer ce que des jeunes adolescents ressentaient. Cela montre une image d’eux différente que ce que les médias donnent en général».

Les élèves ont été intrigués par l’inconnu : «On n’imaginait pas que cette problématique avait encore autant d’ampleur aujourd’hui», s’indigne le délégué de la classe. «L’immobilité des murs vient contrer la mobilité du monde contemporain. C’est un paradoxe de la mondialisation», souligne Fanny, étudiante à l’initiative du projet.

 

Infos pratiques

Du lundi au vendredi de 9h à 16h sauf le mercredi de 9h à midi. Rue de Fiennes, 66 à l’Institut Notre-Dame à Anderlecht.

 

Zoé Fauconnier

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