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Sans-abri : à quand un plan quatre saisons ?

Le soleil brille, les terrasses se remplissent de jeunes gens venus siroter des jus de fruit ou siffler des bières pour se rafraîchir. Pendant ce temps, comme chaque été, les infirmières de rue activent le plan canicule pour prévenir les sans-abri des risques de déshydratation…
Voilà, le genre de chapeau qui couvre rarement les articles de presse pendant la belle saison. Comme si la précarité et les problèmes de logement fondaient avec les premiers rayons de soleil ! Année après année, le secteur de l’aide aux sans-abri ne cesse pourtant d’interpeller le pouvoir politique sur les effets pervers des dispositifs hivernaux. côté de nos voisins français, la question de l’urgence se pose également. La Fnars (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), qui rassemble 90 % de l’offre d’hébergement vient de poser un geste fort et symbolique : les centre d’hébergement n’accueilleront pas de sans-abri dans le cadre de la prochaine campagne hivernale si l’État ne s’engage pas à un changement de pratiques.

25-06-2014
©flickrCCmisspixel

Le soleil brille, l’atmosphère se réchauffe, les terrasses se remplissent de jeunes gens venus siroter des jus ou siffler des bières pour se rafraîchir. Pendant ce temps, comme chaque été, les infirmières de rue activent le plan canicule pour prévenir les sans-abri des risques de déshydratation… Voilà, le genre d’info qui fait rarement l’actualité des médias pendant la belle saison. Comme si la précarité et les problèmes de logement fondaient avec les premiers rayons de soleil !

Année après année, le secteur de l’aide aux sans-abri ne cesse pourtant d’interpeller le pouvoir politique sur les effets pervers des dispositifs hivernaux. « Même si le Plan hivernal à Charleroi rencontre la plupart des besoins immédiats, je m’interroge sur la part très importante des budgets qu’il mobilise et qui doivent certainement grever les possibilités d’ouvrir des solutions plus pérennes de logement pour les personnes concernées », nous écrit Eric Massin, président du CPAS de Charleroi, dans une carte blanche adressée cette semaine à Alter Échos. Il souligne au passage l’intérêt de soutenir des projets innovants comme le Housing First pour répondre aux problématiques des sans-abri au-delà de la saison froide.

« Confrontée à ses propres limites, l’urgence a tout intérêt à être repensée. Et avec elle, le fonctionnement, mais surtout les fondements mêmes du dispositif hivernal », plaide Romain Liagre, de La Strada, dans une intéressante analyse publiée cette semaine sur le site du CBCS. « La conclusion de son rapport (NDLR de Romain Liagre) insiste sur quatre éléments essentiels : la prévention du sans-abrisme, les soutiens à des projets différents et complémentaires, travailler sur l’accès au logement et s’appuyer sur des données précises concernant les populations et les solutions à apporter », peut-on lire quelques lignes plus loin.

Se  dirige-t-on pour autant vers un changement de politique ? Les négociateurs bruxellois PS-FDF-cdH et Open Vld-sp.a-CD&V sont arrivés à un accord sur un programme dans les matières bi-communautaires gérées au sein de la Commission Communautaire Commune, révèlait hier une dépêche Belga. La future déclaration de politique générale prévoirait : «un renforcement structurel des moyens destinés au dispositif hivernal d’accueil des sans-abri et à l’accueil d’urgence, mais également à l’égard des familles de sans-abri.» Nous n’en saurons pas plus pour l’instant sur la façon d’interpréter cette phrase. La formatrice Laurette Onkelinx ne communiquera pas sur ces questions avant la fin de la formation, nous répond le porte-parole de la fédération bruxelloise du parti socialiste.

Du côté de nos voisins français, la question de l’urgence sociale se pose également avec force. La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui rassemble pas moins de 870 associations, vient de poser un geste hautement symbolique : les centres d’hébergement n’accueilleront pas de sans-abri dans le cadre de la prochaine campagne hivernale si l’État ne s’engage pas à un changement de pratiques et à trouver des solutions pérennes pour éviter des remises à la rue à la fin de l’hiver ! « Nous ne pouvons continuer à participer à cette logique, et la déplorer l’année prochaine encore » expliquait hier  son directeur général, Florent Gueguen sur le site tsaquotidien.fr.

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Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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