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Regard critique · Justice sociale

Le Musée du Capitalisme s’est installé à Bruxelles jusqu’à la fin mai, après une première étape à Namur. Ce projet itinérant, imaginé par une vingtaine de jeunes bénévoles après une visite au Musée du communisme à Prague, a pour objectif de susciter le débat, notamment auprès des jeunes.

« On ne prend pas position politiquement. La seule position qu’on prend, c’est de dire que la société actuelle nécessite une réflexion de tout le monde. Chacun a sa part de responsabilité dans les problèmes engendrés par le modèle capitaliste. Ceux-ci ne viennent pas uniquement des politiques ou des banques, ils viennent aussi de nous », explique l’un des membres du collectif, Olivier Vermeulen.

Ouverte à la mi-février dans les locaux du CPAS de Saint-Gilles, l’exposition, conseillée à partir de 15 ans, propose textes, peintures, photos, vidéos, jeux, activités, quizz et bandes-dessinées, qui permettent de livrer des clés de lecture multiples afin d’enclencher le processus de réflexion.

Le capitalisme. Un thème qui nous concerne tous en tant que citoyens occidentaux plongés au coeur de ce système. Voilà donc l’occasion de s’arrêter un instant sur ce mot. Dès l’entrée, une immense carte du monde rappelle quelques dates et lieux clés de l’histoire du capitalisme. Comme chaque détail amène un questionnement, le visiteur est ici invité à s’interroger sur l’avènement du système qui domine aujourd’hui le monde. A-t-il débuté avec la révolution industrielle? Avec la généralisation des processus d’exploitation ? Plusieurs réponses sont possibles, souligne l’exposition, car la naissance du capitalisme n’a pas de date précise.

Un peu plus loin, les concepteurs du musée ont suspendu des bidons en plastique, sur lesquels figurent les noms des sociologues, économistes ou philosophes Max Weber, Karl Marx, Milton Friedman, Adam Smith,… Autant de penseurs qui ont apporté leur propre vision de ce courant à la fois économique, sociologique et politique et dont les écrits servent de fil rouge à l’aspect théorique de l’exposition. 

L’exposition se divise en quatre salles, abordant autant d’aspects du capitalisme: après les origines viennent les espoirs, les limites et les alternatives. Un tour d’horizon à l’approche nuancée.  Dans le dernier espace, la célèbre citation de l’ancienne Première ministre britannique et chantre du libéralisme au début des années 1980, Margaret Thatcher, accueille le visiteur. « There is no alternative » (« Il n’y a pas d’alternative ») est marquée au sol. Un pas, deux pas… et cette vision est rapidement contredite par une seconde citation : « There are thousands of alternatives » (« Il y a des milliers d’alternatives ») de la militante altermondialiste américaine et présidente d’honneur d’Attac Susan George. 

L’économie sociale et solidaire, les énergies renouvelables,… le spectateur découvre ensuite les différentes possibilités de contourner les limites du capitalisme ou, plus radicalement, de remettre ce système entièrement en question. Et comme les alternatives n’ont jamais fini d’être créées, un mur entier est réservé aux idées du visiteur, invités à proposer leurs propres solutions. Grâce aux nombreux livres mis à disposition, les plus curieux auront également le loisir de s’installer confortablement pour se plonger dans une longue lecture.

L’esprit d’ouverture des membres du collectif se prolonge jusqu’à la fin du parcours, au moment de payer, puisque le prix de la visite est libre. « Le prix ne doit pas être uniquement basé sur le bénéfice mais sur l’appréciation de l’exposition. Ça fait aussi partie de notre manière d’amener le débat », souligne Olivier Vermeulen. 

Ouvert à Bruxelles jusqu’au 31 mai, le musée itinérant se déplacera en juillet en Flandre, dans le cadre des « Fêtes gantoises ». À terme, les bénévoles espèrent parvenir à créer une structure permanente. 

Informations: jusqu’au 31 mai 2015 au CPAS de Saint-Gilles, 40, rue Fernand Bernier 1060 Bruxelles. De 9h à 17h en semaine et de 10h à 18h le samedi. www.museeducapitalisme.org

Nastassja Rankovic

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