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Santé

Heureux qui, comme Ulysse… ?

Service de santé mentale spécialisé dans l’accompagnement des migrants, l’asbl Ulysse risque de perdre une partie de ses subsides. Pourtant les demandes de personnes exilées pour ce type de prise en charge vont croissant.

18-12-2014

Service de santé mentale spécialisé dans l’accompagnement des migrants, l’asbl Ulysse risque de perdre une partie de ses subsides. Pourtant les demandes de personnes exilées pour ce type de prise en charge vont croissant.

L’asbl Ulysse accueille chaque jour des migrants qui présentent des problèmes de santé mentale. Marqués par l’exil, mais également par des sévices subis dans leur pays d’origine ou au cours de leur périple pour rejoindre la Belgique, ces exilés arrivent chez nous en demande d’une aide spécialisée. Cette assistance psychologique est notamment assurée par des associations de terrain. C’est le cas d’Ulysse qui compte une quinzaine d’employés et propose un soutien psychologique, des soins, des conseils pratiques, des activités de groupe à ce public spécifique. Des interprètes assistent aux entretiens pour faciliter la communication. Autant de démarches pour permettre à des hommes et des femmes meurtris dans leur tête et parfois aussi dans leur chair, de se reconstruire, se relever, supporter l’attente d’une procédure d’asile et, ainsi pris en charge, de s’intégrer dans le pays d’accueil.

Ce sont les subsides issus du fédéral que l’asbl perdra pour moitié en 2015, elle qui est également financée par les niveaux de pouvoir bruxellois et européen. En effet, la nouvelle est tombée ce mardi 16 décembre : Fedasil qui octroie les budgets venant du fédéral a décidé de raboter de plus de 50% la subvention jusqu’ici allouée à Ulysse, soit près de 50 000 euros supprimés sur un budget qui en totalise 800.000. Une telle décision devrait amener l’asbl à réduire la voilure et à diminuer d’un tiers la capacité d’accueil des patients demandeurs d’asile, vu la perte de budget. Or la convention proposée par Fedasil semble porter, malgré les diminutions, sur des prestations identiques à celles dispensées par le passé.

Une décision difficilement acceptable pour Alain Vanoeteren, directeur de l’asbl Ulysse, pour qui « les demandes pour un tel suivi psychologique dans le chef des migrants vont croissant et qui obligent déjà l’asbl à refuser des prises en charge pourtant essentielles à la reconstruction et l’intégration de ces personnes. » Simple mesure budgétaire liée à l’austérité ou décision guidée par des orientations politiques marquées dans certains secteurs ? Fédasil argue pour sa part d’une augmentation importante de réponses à l’appel à projets 2015 pour des conventions spécifiques et de la nécessité de répartir les fonds disponibles sur les multiples associations ayant sollicité un soutien et retenues dans ce cadre. Ulysse ne sera en tout cas pas la seule structure à perdre des plumes, d’autres associations voyant leurs subventions réduites au tiers des sommes allouées l’an dernier.

Nathalie Cobbaut

Nathalie Cobbaut

Rédactrice en chef Échos du crédit et de l'endettement

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