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Regard critique · Justice sociale

Citoyenneté

Des amalgames dans les compétences ministérielles ?

Il n’y a pas que la répartition des portefeuilles ministériels qui inquiète. Certaines associations de compétences paraissent tout aussi ambiguës. Explications.

16-10-2014
© Stad Gent / Flickr

En politique, la communication a toujours servi d’arme à double tranchant. Mais en communication, la politique peut entraîner l’amalgame, voire l’apathie. Avant même d’avoir posé ses premiers actes, le nouvel exécutif semble vouloir flirter avec les ambiguïtés. Ainsi, le ministère de l’Intérieur devient officiellement le ministère de la Sécurité et de l’Intérieur, faisant craindre le « bruit des bottes » à l’opposition. Cela peut paraître tout aussi anecdotique, mais dans le nouveau gouvernement, la compétence Intégration sociale a été séparée de la Lutte contre la pauvreté.

 

L’Intégration sociale, c’est-à-dire le pouvoir dont dépendent principalement les CPAS, revient à Willy Borsus (MR), également ministre fédéral des PME, des Classes Moyennes et de l’Agriculture. La compétence de la Lutte contre la pauvreté, quant à elle, a été attribuée à une N-VA, Elke Sleurs, une des quatre femmes du gouvernement. Dans le détail, Elke Sleurs est secrétaire d’État à l’Égalité des chances, aux Personnes handicapées, à la Politique scientifique, à la Lutte contre la pauvreté et… à la Lutte contre la fraude.

 

Pour Claude Emonts, président de la Fédération des CPAS wallons, cet amalgame est porteur de menaces. « Nous avons toujours dit que l’abus menaçait le droit. Mais associer la pauvreté à la fraude sociale, sous la même casquette, c’est pour le moins malsain ». Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP), y voit une « porte ouverte aux amalgames et à la stigmatisation ». « La Lutte contre la pauvreté aurait pu être associée à un ministère plus cohérent, comme celui de la Santé ou des Affaires sociales, souligne Christine Mahy. Au contraire, tout semble prolonger l’écriture de la déclaration de politique générale : à savoir une écriture avec un a priori de confiance et de défiance chaque fois qu’on parle des populations. » Sans doute, faut-il y voir une nouvelle différence d’appréciation.

Rafal Naczyk

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