Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Migrations

3.419 migrants ont péri en Méditerranée en 2014

Au moins 348.000 migrants dans le monde ont entrepris de traverser une mer depuis début janvier, un pic jamais atteint. Dans un rapport cinglant, publié mercredi, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés dénonce les réponse inadaptée des États européens.

11-12-2014
© HCR/A.D'Amato

Des chiffres qui font frémir. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a publié, ce mercredi 10 décembre, un rapport fracassant. L’agence onusienne révèle qu’en 2014, de janvier à décembre, 207.000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée.

Un nombre presque trois fois plus élevé que le précédent « record » de 2011, lorsque 70.000 migrants avaient fui leur pays lors du printemps arabe. Parmi ces 207.000 personnes, au moins 3.419 ont perdu la vie. La traversée de la Méditerranée devenant « la route la plus mortelle du monde ».

Cet exode des migrants, au prix de leur vie, s’explique par les conflits et guerres civiles en Ukraine, en Syrie ou encore en Lybie. Près de 80% des départs s’effectuent depuis les côtes libyennes pour rejoindre l’Italie ou Malte, indique le rapport.

Le HCR dénonce une mauvaise réaction des États membres vis-à-vis de gens en fuite pour sauver leur vie. « Tous les pays ont des préoccupations de sécurité et de gestion de l’immigration, mais les politiques doivent être conçues de manière à ne pas conduire à ce que les vies humaines deviennent des dommages collatéraux », a affirmé António Guterres, haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, regrettant que certains gouvernements se focalisaient davantage sur le maintien des étrangers hors de leurs frontières que sur le respect de l’asile.

La priorité : sauver des vies

L’agence demande donc la générosité des responsables européens face à une situation de plus en plus critique. Dans l’urgence de la tragédie qui avait frappé Lampedusa, les autorités italiennes avaient lancé « Mare Nostrum », une opération sans précédent qui a permis de secourir plus de 150.000 personnes en un an. Pour le seul mois de novembre, 8 000 migrants ont été secourus en mer Méditerranée. Des bateaux de sauvetage ont encore porté secours fin novembre à 320 migrants sur une embarcation de fortune, rapatriés au port d’Augusta (Sicile), et à un autre bateau avec à son bord 182 migrants, transportés jusqu’à Porto Empedocle en Sicile. Mais fin octobre, Rome a décidé de mettre un terme à « Mare Nostrum », faute de soutien de ses partenaires européens.

Une nouvelle opération baptisée « Triton » et gérée par Frontex, l’organisme chargé de la surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne est en cours de préparation. Elle sera toutefois limitée à la surveillance de la frontière extérieure de l’UE en Méditerranée.

Rafal Naczyk

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)