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Regard critique · Justice sociale

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En 2013, ils ont dit…

2013 est maintenant (presque) loin derrière nous. Nous vous proposons toutefois de revenir sur quelques uns des grands débats de l’année écoulée, avec un florilège de citations en guise de bilan partiel et partial.

2013 est maintenant (presque) loin derrière nous. Nous vous proposons toutefois de revenir sur quelques uns des grands débats de l’année écoulée, avec un florilège de citations en guise de bilan partiel et partial.

2013 a commencé sur les chapeaux de roue, avec une interview croisée (Alter Échos n° 354) entre Laurent d’Ursel, artiste, et Chahr Hadji, travailleur social. À cette occasion, ce dernier a vertement tancé le secteur bruxellois de l’aide aux sans-abri :

« Les politiques instrumentalisent les sans-abri pour faire pleurer dans les chaumières, mais il n’y a aucune stratégie à long terme. Les structures sont aliénées au politique. »

En Wallonie, c’est un autre travailleur social, Denis Uvier, qui s’est exprimé, avec son franc-parler habituel, dans le portrait que nous dressions de lui (Alter Échos n° 356) :

« Je n’abandonne jamais une personne à la rue. J’irais la chercher dans son trou s’il le faut. S’il faut prendre un sans-abri dans ses bras, l’embrasser sur sa joue pleine de pus, je le fais. »

Toujours en matière de logement et de sans-abrisme, le moins qu’on puisse dire est que les relations étaient tendues entre socialistes et écolos bruxellois. L’expulsion des 200 occupants de l’église de Gesù a été le climax d’un mélodrame à rebondissements. Dans un retour sur cet événement (Alter Échos n° 373), Émir Kir, le bourgmestre socialiste de Saint-Josse, qui ordonna l’intervention policière au Gesù, rappelait qu’il faut

« donner la priorité au logement. Monsieur Doulkéridis devrait se rappeler qu’il est ministre du Logement, pas des squats. Car lorsqu’on fait que le provisoire devient durable, la situation est indigne de notre société. »

Dans une longue interview publiée sur le blog d’Alter Echos, le secrétaire d’État au logement Christos Doulkéridis (Ecolo) ripostait :

« Émir Kir a voté le nouveau code du logement, qui pose le principe des occupations temporaires. Je ne peux pas dire aux personnes à la rue : attendez deux ans que les bâtiments soient construits. L’urgence, c’est maintenant. »

Dans le secteur de l’immigration, c’est le parcours d’accueil des primo-arrivants qui a fait couler de l’encre. Notamment entre partisans et opposants à l’obligation. Dans une interview parue en février (Alter Échos n° 354), la ministre wallonne de l’Action sociale Éliane Tillieux (PS) défendait :

»

« je ne pense pas qu’on puisse apprendre une langue en obligeant les gens à aller trois fois par semaine suivre des cours sous peine de leur supprimer leur revenu d’intégration. C’est quand on donne la possibilité aux gens de participer à la société, à des actions culturelles, au marché du travail, que le besoin et l’envie d’apprendre s’expriment.

Et puis surtout, dans une interview consacrée aux drames des bateaux de migrants qui font naufrage (Alter Échos n° 369), François Crépeau, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’Homme des migrants, relevait que :

« Les migrants travaillent tous. Ils trouvent des emplois clandestins dans l’agriculture, la construction, les soins à domicile. Nous avons accepté qu’il y ait un large marché de l’emploi irrégulier. Ces emplois sont des formes de subvention indirecte aux entreprises. »

Enfin, interviewée au sujet de son dernier film (Alter Échos n° 373), Henri, Yolande Moreau abordait la question délicate de faire jouer des personnes porteuses de handicap mental, qui souhaitaient justement ne pas incarner des handicapés mentaux. Et la réalisatrice de les convaincre : « moi, je suis comédienne mais je ne pourrais pas jouer une belle jeune femme blonde et mince ! Et on ne me le demandera jamais. Un comédien fabrique ses personnages avec ce qu’il est. Votre handicap fait partie de vous mais vous pouvez aussi en jouer. »

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