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Regard critique · Justice sociale

Economie sociale et « classique » s'allient doucement

Faciliter des collaborations entre économie sociale et économie « classique » est un des défis de l’alliance emploi-environnement bruxelloise. Deux grappes mixtesd’entreprises ont été créées à cet effet.

19-11-2012 Alter Échos n° 349

Faciliter des collaborations entre économie sociale et économie « classique » est un des défis de l’alliance emploi-environnement bruxelloise. Deuxgrappes mixtes d’entreprises ont été créées à cet effet. Elles commencent d’ailleurs à se manifester.

Fin février 2011, l’alliance emploi-environnement bruxelloise axe construction durable était signée en grande pompe au salon Batibouw. Divisée en 44 fiches-actions(aujourd’hui au nombre de 54), l’alliance n’était néanmoins à l’époque qu’une déclaration de bonnes intentions qui devait encore se concrétiser dans lesfaits. « Ce sont bien évidemment des engagements, il faudra voir, se confiait un coordinateur d’asbl. Cela dit, ces alliances sont positives, elles ont permis à des acteursrelativement antagonistes [NDLR des entreprises d’économie sociale et des entreprises « classiques » notamment] de se parler, ce qui est trèsbien. »

Dans cette optique d’ouverture, une fiche-action prévoyait d’ailleurs la création de deux « grappes » mixtes d’entreprises regroupant des structures issues del’économie sociale et de l’économie « classique ». Le tout piloté par SAW-b1, la fédération coupole de l’économie sociale,et le cluster Ecobuild.

Passer au concret ?

Aujourd’hui, les fameuses grappes semblent avoir décidé de montrer qu’on est passé du stade des bonnes intentions au concret puisque SAW-b et Ecobuild avaient organisé le6 novembre dernier une conférence de presse sur le site d’un chantier « exemplaire » de construction durable concernant la réalisation d’une toiture verte (pour lecompte de l’Association Européenne pour l’Information sur le Développement Local). Un événement très « alliance emploi-environnement »qui semble prouver qu’une collaboration entre économie sociale et économie classique est possible puisque les structures ayant participé à la réalisation duchantier sont issues des deux secteurs.

Autre point important : deux d’entre elles (la ferme « Nos Pilifs » pour l’économie sociale et l’entreprise Arc & Style pour l’économie« classique ») font partie de la première grappe mixte qui a vu le jour. « La première grappe s’est en effet réunie pour la première foisen novembre 2011. Et la deuxième a tenu sa première réunion il y a un mois », précise Jean-Luc Bodson, de SAW-b. Il ajoute que c’est SAW-b qui adémarché les structures d’économie sociale, alors que le cluster Ecobuild s’occupait des entreprises « classiques ». « Nous nous sommesadressés à des entreprises susceptibles d’être intéressées de collaborer avec des entreprises « classiques » et qui avaient envie de s’inscrire dans ceprocessus », explique Jean-Luc Bodson. Un processus qui comprend au moins quatre à cinq réunions par an et qui peut présenter plusieurs avantages, qui sont autantd’objectifs pour les grappes : échanger les bonnes pratiques, mutualiser la communication, opérer une réflexion sur la formation en interne, possibilitéséventuelles de passerelle pour des stagiaires d’économie sociale vers des structures « classiques », et, peut-être plus important encore, faire des remisesde prix communes. « Un des buts à terme est évidemment que les structures d’une grappe puissent monter ensemble sur un projet », souligne notre interlocuteur.

Quid du futur ?

Si on en est pas encore là, l’événement du 6 novembre peut être vu comme une amorce puisque SAW-b et Ecobuild ont donc mis leur rôle de facilitateur et leurforce de communication au service des deux structures membres de la première grappe ayant participé au chantier de toiture verte – même si celui-ci comprenaitégalement d’autres entreprises externes à la grappe. « Nous avons un rôle de facilitateur, il s’agit d’être « dans le faire » et de créer un noyaud’entreprises qui vont développer une série de projets les plus concrets possibles », explique Jean-Luc Bodson. Notons que la fiche-action prévoit, dans unepremière phase, trois ans de travail (2011, 2012, 2013) pour les grappes. Après 2013, il sera temps d’effectuer une évaluation du projet et, peut-être, de le prolonger.Avec des financements, bien sûr, ce qui dépendra notamment de l’avenir de l’alliance emploi-environnement. « Nous sommes en tous cas déterminés à inscrirenotre travail dans la durée », conclut Jean-Luc Bodson.

1. Saw-b :
– adresse : rue Monceau-Fontaine, 42/6 à 6031 Monceau-sur-Sambre
– tél. : 071 53 28 30
– site : www.saw-b.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste (emploi et formation)

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