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Regard critique · Justice sociale

Sambreville, précurseur du parcours d’accueil

A la veille de l’application du décret régional sur l’accueil des primo-arrivants, la commune de Sambreville tente de poser les balises.

01-03-2013 Alter Échos n° 355

A la veille de l’application du décret régional sur l’accueil des primo-arrivants, la commune de Sambreville tente de poser les balises. Commune dynamique dans le domaine, elle adopte petit-à-petit le changement, acteurs de terrain et services partenaires en premier lieu.

Depuis quatre ans, l’entité sambrevilloise organise deux journées d’accueil à destination des primo-arrivants. A ces derniers, elle propose le discours de bienvenue des autorités politiques, souvent agrémenté d’un déjeuner équitable et la présentation – certaines années, à bord d’un car pour la visite – des différents services publics. Face au nouveau décret de la ministre de l’Action sociale, Eliane Tillieux (PS), prévu pour mars 2013, les acteurs chargés de l’accueil des primo-arrivants apprécient l’initiative. Pour eux, ce parcours d’intégration tend à améliorer le système, sans toutefois effacer les pistes existantes.
 
Indiquée comme une des premières satisfactions, la structure de ce nouveau décret clarifie les démarches déjà mises en place par la commune. A Sambreville, l’accueil des primo-arrivants, auparavant aux mains du Plan de Cohésion sociale (PCS)1 sera dorénavant à la charge des compétences régionales. « Une personne du CRI – Centre régional d’intégration – à la tête du bureau d’accueil, est indépendante de la commune, expose le coordinateur du PCS, Olivier Delande, son bureau sera installé dans les anciens locaux de la gare en tant que lieu neutre. » Quant aux éventuels partenariats avec la commune, le collège dont le socialiste Jean-Charles Luperto est à la tête ne s’est pas encore prononcé. Cela s’explique notamment par le manque de précision du texte politique. Le coordinateur du PCS précise : « Le texte, en lecture, devrait être amendé, principalement en considérant d’autres contraintes de la réalité locale ».

Ce décret, par ailleurs, enrichit les activités déjà sur pied. A coté de la journée « présentation des services », le bureau d’accueil propose un processus individuel : bilan social et aide aux démarches administratives. « Les journées d’information se caractérisent davantage dans une approche d’intégration sociale. On y montre la ludothèque ou l’aide en milieu ouvert », nous indique la coordinatrice du Centre d’action interculturelle de la province de Namur, Virginie Marchal2. Pour elle, les deux approches sont complémentaires.

Liberté plutôt qu’obligation

Malgré ce contexte favorable, le bât blesse dans l’interprétation des termes « obligation » et « sanction ». Tandis que le premier axe du décret oblige le passage dans le bureau régional, l’accueil à Sambreville se défend comme un libre de choix. Dès lors, comment trouver une entente entre partenaires ? Car c’est justement dans ce premier axe que l’on parle d’une séance d’information des droits et des devoirs du citoyen, sorte de réplique des journées d’accueil. Si le cahier de charge du décret est à fixer, les idées fusent, et parfois inquiètent. « On pourrait imaginer que la Région fasse appel à la commune dans une logique d’économie et de cohérence. Sauf que, de notre côté, on veut garder l’esprit festif », reprend Virginie Marchal.

Autre question au niveau du public auquel est destiné le dispositif d’accueil. Le décret cible un ensemble de personnes très restreint – titre de séjour légal et accueil endéans les trois ans, comme critères principaux. A Sambreville, qui compte environ 27 000 habitants, 2 200 d’entre elles sont d’origine étrangère. Le décret suivi à la lettre se réfère dès lors à 8 % de celles-ci. « Par cette restriction, on passe à côté de nombreuses personnes intéressées et, donc d’une certaine manière, de la politique du vivre ensemble », explique Virginie Marchal.

Pour le PCS tout comme le CAI, le décret devrait adapter le profil du public selon l’objectif d’intégration. Pour cela, on parle notamment de la nécessité d’un recensement précis par commune. Car dans l’idée d’appliquer un cadre légal à la réalité locale, la complexité réside dans la mise en place d’une collaboration entre les différents partenaires locaux, toutes compétences confondues.

1. Plan de cohésion sociale (PCS) :
– adresse : Grand-place à 5060 Sambreville
– tél. : 071 26 02 24
2. Centre d’action interculturelle de la province de Namur (CAI) :
– adresse : rue Docteur Haibe, 2 à 5002 Saint-Servais
– tél. : 081 73 71 76

Sophie Lapy

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