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Regard critique · Justice sociale

Environnement/territoire

Le développement durable en 17 «ambitions»

Le cahier des charges est clair. Pour être soutenus par le gouvernement wallon, les «quartiers nouveaux» doivent répondre à 17 critères qui rencontrent les trois piliers du développement durable: un environnement de qualité, une cohésion sociale forte, un développement économique «au service des générations actuelles et futures».

Louvain-La-Neuve, la seule ville inventée de toutes pièces.

Le cahier des charges est clair. Pour être soutenus par le gouvernement wallon, les «quartiers nouveaux» doivent répondre à 17 critères qui rencontrent les trois piliers du développement durable: un environnement de qualité, une cohésion sociale forte, un développement économique «au service des générations actuelles et futures».

Fin 2014, la Conférence permanente du développement territorial (CPDT) a recensé 398 sites susceptibles d’accueillir des quartiers ou des villes nouvelles en Wallonie. Les exigences sont d’abord formelles. Il faut une superficie d’au moins 15 hectares avec un minimum de 10% de surface bâtie, et la maîtrise foncière des terrains doit être assurée. L’autre point de départ, c’est l’exigence pour les villes et les communes candidates de s’engager dans une démarche de développement durable. Pour y parvenir, elles disposent d’un «référentiel», sorte de guide qui détaille toutes les «ambitions» (c’est le terme utilisé) auxquelles doivent répondre les «quartiers nouveaux». Comme le développement des transports collectifs, l’optimisation des systèmes énergétiques, la mixité sociale et intergénérationnelle, l’innovation dans la conception urbanistique et architecturale, le développement des filières locales, des circuits courts, le développement culturel et éducatif, etc.

Le ministre cdH, lui, parie sur la dynamique locale et «laisse venir» les bonnes idées.

Chaque objectif est illustré d’outils pratiques et d’exemples relevés à l’étranger. Les communes wallonnes pourront ainsi s’inspirer du quartier Beauregard à Rennes qui dispose d’une résidence intergénérationnelle avec de petits logements adaptés, un système de pièces communes et services paramédicaux au pied de l’immeuble. À Hjortshøj au Danemark, un écoquartier habité par 110 familles dispose d’une vaste zone réservée à l’agriculture et d’une ferme de quartier. Le cas de ce village danois est cité pour aiguiser les idées de soutien au développement d’une économie sociale et solidaire. Ailleurs, on propose des flottes de véhicules électriques, des voiries privilégiant la coexistence des modes de déplacement.

Novateurs et réalistes

Autant d’idées, de projets réalistes mais novateurs que le gouvernement wallon espère trouver dans les dossiers qui lui parviendront dans les prochaines semaines. Il s’agit de promouvoir l’innovation «et de viser à l’exemplarité». On parle de s’inscrire dans une démarche de ville et de territoire «intelligents» avec des nouvelles formes de travail, le développement de l’économie numérique, des bâtiments publics «intelligents» sur le plan énergétique.

L’idée de «quartiers nouveaux» n’est pas neuve. Le plan de Carlo di Antonio ressemble fort à celui de l’ex-ministre Écolo Philippe Henry qui n’avait guère trouvé de soutien, y compris au sein de la majorité gouvernementale. La différence se situe dans la démarche. Celle du ministre Écolo était plus directive: les quartiers «durables» devaient répondre à des exigences strictes en matière de densité de population ou de proximité avec les transports en commun. Le ministre cdH, lui, parie sur la dynamique locale et «laisse venir» les bonnes idées. Les balises ne sont pas tout à fait les mêmes non plus. Celles de Philippe Henry étaient plus contraignantes sur le plan environnemental. Celles de Carlo di Antonio sont plus sévères sur le nombre minimal d’hectares nécessaires même si, on l’a vu dans notre entretien, une certaine flexibilité reste de mise pour ne pas écarter a priori les initiatives en zone rurale.

Martine Vandemeulebroucke

Martine Vandemeulebroucke

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