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Regard critique · Justice sociale

Petite enfance / Jeunesse

La place Lemmens fait sa Rezolution

Autour de la place Lemmens, il subsiste une association à caractère socioculturel pour les jeunes. Elle s’appelle Rezolution et utilise les arts urbains comme vecteur d’expression de la jeunesse.

Lors du 1er festival de Rezolution, un nom alors inconnu : Stromae.

Autour de la place Lemmens, il subsiste une association à caractère socioculturel pour les jeunes. Elle s’appelle Rezolution et utilise les arts urbains comme vecteur d’expression de la jeunesse.

Jamel Ben Ramdane est un ancien rappeur des années nonante. Il officiait dans un groupe: Le Rezo. Quatre lettres autour desquelles s’est construit le nom de sa petite association située rue du Chimiste, à Cureghem: Rezolution. «Tous les membres fondateurs de l’asbl sont des artistes», affirme-t-il.

«Notre but, c’est surtout de faire parler les jeunes, de leur offrir les moyens de s’exprimer.» Mohamed Boho, coordinateur de Rezolution

Depuis que le centre de jeunes Avicenne a quitté Anderlecht, il y a deux ans, Rezolution est l’une des rares associations à proposer autre chose que du sport aux jeunes du quartier. Aujourd’hui, la petite structure se verrait bien devenir grande. Ses dirigeants aspirent à en faire une véritable maison de jeunes. Cette association centre son action sur les «arts urbains». Du rap, du graff, de la danse, du graphisme. «Il n’y a pas beaucoup de structures qui travaillent autour des arts urbains, explique le président de l’association. Il y a Lézarts urbains, mais leur activité tourne autour des mêmes artistes.»

Attirer les jeunes

«Nous utilisons l’art, et un peu le sport, via des ateliers de boxe, pour attirer des jeunes à partir de leurs centres d’intérêt», explique Mohamed Boho, animateur et coordinateur de Rezolution. «Le but c’est surtout de les faire parler, de leur offrir les moyens de s’exprimer», ajoute-t-il.

Pour l’instant, ce sont environ vingt jeunes qui fréquentent le lieu régulièrement. Une affluence qui ne semble pas gigantesque. Mais cela change, affirme le président de Rezolution: «Des jeunes aujourd’hui viennent nous voir pour proposer des idées. Des jeunes veulent profiter de notre studio d’enregistrement, il y a une demande pour ça.»

Il concède toutefois que l’accroche n’a pas été des plus faciles: «Par moments, il n’est pas évident d’attirer les jeunes. Il n’y a plus personne dans le quartier qui travaille le socio-culturel avec cette tranche d’âge. La culture de la maison de jeunes s’est un peu perdue.» Selon le coordinateur, «la force de Rezolution ce sont les adultes bénévoles qui sont un peu comme des grands frères».

Pour les fondateurs, l’objectif est d’éviter de sombrer dans le biais de «l’occupationnel». «Nous, ici, on ne fait pas de sortie piscine, on ne fonctionne qu’avec des ateliers pour leur apprendre le processus de création et de production, du début à la fin. Afin qu’ensuite ils se débrouillent tout seuls. Le but est de les responsabiliser», développe Mohamed Boho, avant d’ajouter: «Aujourd’hui, ce qui les frustre, c’est l’expression. Ils n’ont pas toujours les moyens, les outils.» Et comme les membres fondateurs de Rezolution veulent «montrer aux jeunes de nouveaux horizons», ils se lancent parfois dans des projets ambitieux. «Il y a deux ans, nous avons organisé un voyage à New York à l’issue d’un atelier d’écriture et de graffiti sur le thème des droits de l’homme, raconte le président de Rezolution. Nous avions un partenariat avec une association aux États-Unis et nous avons réalisé une fresque là-bas.»

Le 17 mai, Rezolution organise son troisième festival des arts urbains au Ceria, à Anderlecht. Le président de l’association montre les affiches des précédentes éditions. Lors de la première, on trouve un nom connu: Stromae. Celui d’avant la gloire. Comme quoi, Rezolution mène à tout.

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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