Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale
(c) dgphilli

Fin de l’été, à la lecture des déclarations de politiques gouvernementales bruxelloises, une question nous brûlait les lèvres: l’aide aux sans-abri va-t-elle se résumer, pendant cette législature, à répondre à l’urgence sociale? Alors que le dispositif hivernal bruxellois a débuté, faisons le point, en quelques questions, sur les intentions de la ministre Fremault.

Alter Échos: Le nombre de places d’accueil pour le Plan hiver va augmenter cette année (+280). Mais les mesures prises en matière d’aide aux sans-abri vont-elles se limiter à l’urgence sociale, comme pouvait le laisser croire la DPG de la Cocom?

Cabinet de Céline Fremault: Une nouveauté, qui était dans l’air, mais qui va être accentuée durant cette législature, c’est le financement et le lancement de nouveaux programmes Housing First. Il y a actuellement deux projets à Bruxelles, qui sont financés par le fédéral. Mais dès 2015, un appel à projets bruxellois va être lancé. L’objectif est de favoriser un équilibre entre CPAS et acteurs spécialisés, et que le public et l’associatif s’associent dans des projets coconstruits. Un budget important sera débloqué, particulièrement en 2016 (ces budgets doivent être approuvés par le parlement, NDLR).

A.É.: Qu’en est-il d’un caractère plus structurel de l’aide aux familles en errance?

C.C.F.: L’idée est que ce dispositif ne s’interrompe pas de manière brutale pour ces familles. Notre intention est donc de le rendre actif toute l’année. Cette année, nous allons donc financer le quatrième trimestre (pour rappel, sous la précédente législature, le dispositif d’urgence sociale avait obtenu un prolongement du Plan hiver pour maintenir l’accueil de ces familles jusqu’au 30 juin puis jusqu’au 30 septembre, NDLR).

En outre, la Région s’est portée acquéreuse d’un immeuble à Schaerbeek pour le dispositif des familles en errance. Cet immeuble sera opérationnel dès l’hiver 2015-2016 et il y aura un appel à projets pour déterminer l’opérateur qui coordonnera le projet. Précisons que l’objectif n’est pas de garder ces familles dans ce dispositif, mais bien de les accompagner vers la sortie, dans le logement et avec une scolarisation des enfants.

A.É.: Dans la DPR, le Samusocial est mentionné comme le coordinateur du secteur des sans-abri. Il s’agit bien de la coordination du Plan hiver? Pouvez-vous nous préciser son rôle?

C.C.F.: Ce rôle de coordinateur unique confié au Samusocial concerne exclusivement le Plan hiver. Concrètement, le Samusocial va être chargé de piloter le comité de coordination hiver qui existait déjà auparavant. Un comité au sein duquel demeurent tous les acteurs qui y étaient présents: la Strada (Centre d’appui au secteur bruxellois d’aide aux sans-abri), les acteurs de maraude, Médecins du monde, l’AMA (Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri), les gestionnaires de transport public (Stib, NMBS-SNCB…), ainsi que le dispositif 86.400, qui existe depuis 2012 et est chargé de coordonner une dizaine de centres de jour ainsi que de faire le lien entre les acteurs de la nuit et les centres de jour (un projet piloté par l’AMA, NDLR).

A.É.: En ce qui concerne le rôle de la Strada de recensement des données relatives aux sans-abri, il n’est pas remis en question?

C.C.F.: Absolument pas. Au contraire. Le problème est que jusqu’ici les données du Samusocial n’étaient pas compatibles avec celles de la Strada. Nous demandons à ces acteurs d’unifier ces données afin que nous puissions avoir une image plus globale et réaliste de la problématique à Bruxelles.

Marinette Mormont

Marinette Mormont

Journaliste (social, santé, logement)

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